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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Culture : s'indigner ne suffit pas

Publié le 12 Décembre 2020 par Canaille Lerouge in Coup de gueule, la culture et les idées, culture, démocratie, marchés, Mensonge d'état, Nouvelles du front, capitalisme, économie, luttes, politique, polémique

en 2010, "Indignez-vous!"

titre d'une brochure à succès.

En 2020, et

confirmation des limites

de l'indignation.

 

Culture : s'indigner ne suffit pas

Autour de la question culturelle, il n'y a pas que le monde de la culture qui est en colère , la culture n'est pas son espace réservé.

La culture, c'est l'échange non marchand, le partage de la sensation, de la connaissance et du plaisir. Ce qui fait qu'elle est culture c'est qu'elle infuse dans tous les espaces sociaux et donc la brider c'est attenter aux Libertés pour préserver celle du capital d'exploiter.

Les choix du pouvoir organisant des mois d'un enfer pluridisciplinaire enfermé en haut à droite de l'étagère à tout ce qui aide à la construction de la pensée n'est pas un choix arbitraire mais bien l'accomplissement d'une stratégie.

Place au mercantile, le reste est inutile.

Allez donc dire au gens qui en décembre 2020 sortiraient d'une  improbable représentation d'Arturo UI qu'ils remettent les pieds dans un espace de démocratie. 

Parions que si l'espace "restauration était circonscrit à la mal bouffe ou aux tables étoilées, celles-ci accueuilleraient le chaland solvable.

La culture parce que refuge de la pensée est un obstacle au projet sociétal du capital...sauf la part que se réservent ceux qui en son détenteurs. Les concerts privés donnés cet étédans les châteaux quand les festivals de masse était interdit même avec dispositions sanitaires en sont un des marqueurs qui feront date.

Les intervenants dans la vie culturelle qui sont en lutte depuis années pour que leurs espaces disposent des moyens pour se déployer persistent à juste titre à dénoncer la normalisation par la censure de tous l'espace créatif.

Pour reprendre une phrase célèbre, Macron-Castex- Bachelot- Blanquer pilotent un Biafra de l'esprit. Un véritable Rwanda de la création tant des relais médiatiques accompagnent et rythment le massacre de leurs cantiques chargés de le justifier.

Certes et c'est heureux, des lieux de contestation et même de résistance se structurent. Tous n'ont pas la même antériorité dans le combat. S'il faut se réjouir de voir poindre enfin des "résistant.e.s" du 23 aout au soir -mieux vaut tard que jamais- cela ne doit pas faire oublierles affichages publics antérieurs de certain.e.s qui se propulsent vers ou sont aspirés par les micros et caméras.

Il y a trois ans, alors que le factotum du MEDEF d'aujourd'hui  ayant quitté à temps la passerelle de l'Elysée se préparait à la réinvestir pour commander le Bateau France, les mêmes pour échapper à la politique de la Haine de Le Pen appelaient à voter pour celle LREM de Macron. Lequel est en train d'étouffer son ex rivale en faisant la politique que celle-ci annonçait (culture, liberté, repression, droit de manifester, santé, droit du travail, libéralisme à outrance et.).

Dans un autres domaine si voisin, si éclairant, et porteur d'une dimension culturelle majeure, une des captures emblématiques de la macronie, médaille Field - équivalent d'un Nobel en mathématique - devenu godillot bien cirée du président, Villani député LREM est d'un silence assourdissant alors que nous apprenons l'éffondrement du niveau moyen de mathématique de la France parmi les jeunes, signe majeur de la destruction de notre enseignement.

Face à cela, le nombre des "indignés" fait boule de neige. Ils se sentent trahis. Quelle trahison ?Lorsqu'à quelques uns si peu nombreux nous disions que chaque voix pour Macron renforce et légitime le clan des marchés financiers qui disposent avec Le Pen et Macron de leur alternance. Que ne disaient-ils eux qui cultivés par métier disposaient, s'il voulaient s'en servir, des outils de mesures des contenus proposés par les deux supplétifs du MEDEF ? Ils pétionnaient pour dénoncer ceux qui rejetant Macron feraient le jeu du parti de la haine. 

La culture n'a pas besoin de quelque alternance que ce soit mais de s'affirmer comme un des propulseurs d'une alternative qui sorte la culture, la santé, l'éducation, la nature, en fait la vie de l'espace marchand. L'alternative ne construit pas dans le consensus autour du moins disant qui cache son jeu, du mal disant pour donner illusion d'antagonisme.

Appeler Macron à la raison pour dévérouiller l'espace culturel c'est comme attendre du Medef qu'il porte le SMIC à 2000 € net. En cette période de Noël certains peuvent y croire. Mais dès lors leur candeur les décrédibilise pour prétendre jouer un rôle de porte parole de la colère.   

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