Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

SNCF : pas de point final loin s'en faut

Publié le 28 Juin 2014 par Canaille Lerouge

SNCF : pas de point final loin s'en faut

Il y a dans l'Humanité .fr l'avis  certainement autorisé, pour la rédaction de la danseuse de Lagardère, autorisé puique passé sans commentaire dans les colonnes de journal du Bazaine des volcans cette appréciation qui en d'autre temps n'aurait jamais été souiller le journal de Semard et Catelas :

"victor le rouge (qui doit être un le jaune en tenue de camouflage- ndCleR)
Samedi, 28 Juin, 2014 - 16:38
"Révoltés par leurs conditions de travail" !!! à la SNCF !!! Est-il nécessaire de se moquer ainsi des jeunes travailleurs du bâtiment, de l'agro alimentaire, des usines, des jeunes paysans... ?
- See more at: http://www.humanite.fr/sncf-ces-jeunes-qui-ont-fait-irruption-dans-la-greve-545888#sthash.5amfhu2B.dpuf"

 

 

A coup sûr ce victor doit être plus proche du maréchal d'Empire que d'Hugo. notre expert en condition de travail doit préparer ses contributions avec sa clim et de la musique d'ambiance sans avoir jamais travaillé par -15 à dégivrer des caténaires ou par +40°C de 90 décibels à tirer ces trains qui font repirer aux agents de gare et de quai et des ateliers des poussières d'amiante ou de fonte.

Bref Pepy a trouvé des renforts parmi les lecteurs de l'Huma. Il y a comme ça des accompagnements qui tracent le sens du chemin des accompagnés. 

A ce propos, Canaille le Rouge serait curieux de connaitre comment la direction du journal va s'y prendre pour éviter un clash à la prochaine fête de l'huma si la direction de la SNCF y vient comme elle en a l'habitude.

Si ça braise Canalille le rouge n'y sera pour rien ; il ne met plus les pieds au bourget depuis plusieurs législatures tant il fut écoeuré par la veulerie des années Gayssot et successeurs, mais si ça braise, les braisés n'auront qu'à se compter.

Heureusement, il n'y a pas que systématiquement que cela dans l'huma. Il y a par ailleurs ce que publie l'HD (sans que cela redore le blason du titre qui sur le front de la lutte de classe est pour le moins singulièrement terni), un papiet tellement plus conforme à la réalité : l'analyse de Gilbert Garrel sur celles et ceux qui ont, nouvelle génération de militants syndicaux, mené cette lutte de façon exemplaire.



"Durant 2 semaines, les cheminots se sont battus pour gagner une autre réforme du système ferroviaire que celle proposée par le gouvernement. Pendant toute cette période, ils ont été confrontés à une campagne de désinformation et de dénigrement sans précédent. Ce fut un déferlement médiatique pour tenter de les opposer à la France entière, et notamment aux usagers dans la galère, avec des sondages savamment élaborés pour publier des résultats préétablis. Avec l'épreuve du bac et les lycéens dans l'angoisse, sur de grandes chaînes télévisées, nous découvrions avec stupeur que, pour la première fois en 2014, 700 000 lycéens prenaient le train pour se rendre dans les centres d'examen. Pour les industriels, les agriculteurs, ceux que la SNCF rejette à longueur d'année, le rail devenait subitement un moyen de transport indispensable. La direction de la SNCF a publié des chiffres de grévistes ridiculement faibles au regard de la réalité, et ces derniers ont été relayés sans aucune controverse malgré le niveau très faible de circulation ferroviaire. Les cadres de l'entreprise ont subi des pressions managériales inégalées pour les empêcher de s'inscrire dans ce conflit social.

CETTE GÉNÉRATION QUI SERAIT DÉCONNECTÉE DE SON ENVIRONNEMENT A FAIT PREUVE, AU CONTRAIRE, D'UNE GRANDE PRISE DE CONSCIENCE.

L'ensemble de ces démarches fut sciemment bâti pour faire en sorte de ne surtout pas aborder les raisons profondes de cette action de grève à l'appel de la fédération CGT des cheminots et de SUD rail. L'élément marquant de ce mouvement social est l'implication de la jeunesse. Ces jeunes que l'on présente à l'envi de manière caricaturale se sont engagés dans ce combat avec énormément de lucidité et de détermination.

La direction de la SNCF comme le gouvernement pensaient que le renouvellement générationnel, qui s'opère depuis plusieurs années, lui permettrait de casser l'entreprise publique et le service public SNCF sans aucune résistance. Ils ont une image de la jeunesse totalement déformée. Ils étaient persuadés d'avoir réussi leur pari, individualisation, dépolitisation, perte de repères et de valeurs. Ils étaient convaincus que les jeunes étaient résignés à la précarisation et à l'acceptation du déclin social dans une société guidée par la finance et les dogmes libéraux.

Cette jeunesse que l'on qualifie de génération Y, qui serait, selon certains, enfermée dans le monde parallèle des écrans, déconnectée de son environnement, a fait preuve au contraire de beaucoup de réalisme et d'une grande prise de conscience. Les jeunes cheminots ont participé à la construction de cette lutte sur des bases très solides. Identifiant avec finesse les objectifs du projet de loi gouvernemental, son impact sociétal et les conséquences sociales de son contenu, ils se sont engagés pas seulement dans un esprit de rejet, mais en portant la défense des services publics, les propositions alternatives de la CGT et la plate-forme unitaire élaborée par les organisations syndicales, hormis la CFDT. Ils ont fait la démonstration de leur maîtrise du sujet, tant sur le plan économique que juridique, social et technique. Ils ont touché du doigt les limites démocratiques de la Ve République en suivant heure par heure les débats parlementaires. Jamais ils ne se sont laissé impressionner par le harcèlement médiatique ni perturber par la stigmatisation dont nous fûmes la cible. La démesure linguistique fut utilisée pour mener la bataille des idées et rendre cette grève pour la défense du service public ferroviaire impopulaire. Manuel Valls et Guillaume Pepy traitant les cheminots en grève d'irresponsables. Éric Woerth nous qualifiant de talibans dans ses tweets.

Certains journalistes comparant sans aucun discernement les usagers à des otages. Nos dirigeants politiques, le patronat et ses valets ne supportent pas la contradiction sur les choix politiques et les stratégies d'entreprise. Ils souhaiteraient imposer une société lisse dans un monde dirigé par la technocratie au service de la finance et des transnationales. Ils veulent détruire en France notre conception historique du syndicalisme basé sur la démocratie sociale et l'intervention des salariés, pour nous entraîner vers un modèle plus soumis qui s'installe dans l'accompagnement du libéralisme et la délégation de pouvoir. La direction de la SNCF pensait avoir gagné cette transformation avec la nouvelle population cheminote. Les jeunes cheminot-e-s ont fait la démonstration que, contrairement à certains clichés, ils sont déterminés à prendre leur destin en main. Que nos dirigeants n'oublient pas, dans les décennies à venir, que c'est cette jeunesse-là qui constituera le corps social à la SNCF. Une bataille s'achève, mais le combat ne fait que commencer avec des forces nouvelles."

Lors de la manifestation du 26 juin, le secrétaire général du Syndicat UFCM CGT des cheminots de Paris Montparnasse a pris la parole pour donner le point de vue de celles et ceux qui, voisin de l'Assemblée Nationale, de façon résolue ont mené ce combat dans les conditions dénoncées par Gilbert Garrel.

 

Voici ce qu'à déclaré Jean Calvary au nom de ses camarades de Montparnasse. :

RASSEMBLEMENT 24 JUIN 2014 AUX INVALIDES

INTERVENTION DE JEAN CALVARY SYNDICAT CGT MONTPARNASSE

Chers amis, chers camarades,

Nous sommes réunis sur cette place, à quelques pas de l’Assemblée Nationale, où les députés, représentants du Peuple, s’apprêtent à voter une loi mettant fin à la Société Nationale de Chemins de Fer Français.

Nous sommes en grève depuis 14 jours pour dénoncer la mascarade de la réunification du système ferroviaire qui va aboutir, après les débats de quelques députés (33 sur 577) pendant 3 nuits, à l’éclatement de la SNCF pour mettre en place une organisation conforme à la future ouverture à la concurrence de l’activité ferroviaire, c'est-à-dire à la privatisation partielle du secteur. Nos concitoyens n’en ont pas été informés.

Notre grève aura au moins servi à cela : Que les enjeux véritables soient dévoilés ! Malgré un déchainement médiatique au service du pouvoir, nous avons commencé à percer le mur de la désinformation. Ce travail n’en est qu’à son début et il faut que chacun d’entre nous le poursuive, quel que soit le vote des députés de ce jour et dont nous devons malheureusement envisager qu’il soit néfaste pour la population et pour les intérêts de notre pays.

Notre juste combat n’est pas fini et notre rassemblement d’aujourd’hui doit être considéré comme une étape, non comme un baroud d’honneur ! D’autres rendez-vous nous attendent.

Au Sénat, même en été, ou lors de la concrétisation de la mise en œuvre de la réforme qui va probablement être votée.

Mais nos députés, sensés nous représenter, doivent savoir que nous ne sommes pas d’accord, que nous portons, dans une plateforme unitaire CGT/UNSA/SUD, des propositions alternatives répondant à l’intérêt général, aux besoins des usagers et de la population en général en matière d’aménagement du territoire mais surtout nous sommes porteurs du moyen de la maitrise publique, collective au travers de l’outil qu’est la SNCF.

Dans ce combat, la stratégie des amendements était vouée à l’échec dès le début. Ceux adoptés, sensés rassurer les cheminots sur leur avenir professionnel, ne pouvaient être de nature à répondre aux aspirations des cheminots grévistes, qui depuis le début mettent en avant la promotion du service public.

Nous n’avons pas fait grève pour défendre un statut nous protégeant (qui n’est d’ailleurs pas si protecteur que cela), nous avons fait grève pour défendre le principe d’une entreprise publique, unique, intégrant les infrastructures et les fonctions de transporteur, assurant le monopole public du transport ferroviaire au service de tous.

Mais cela ne correspond pas aux exigences de la Commission et du parlement européen.

Pourtant, le peuple français a dit non en 2005 et l’abstention massive lors des dernières élections semble démontrer qu’il n’a pas changé d’avis.

L’ironie du sort est que la majorité gouvernementale qui va mettre fin à la SNCF historique est de la même couleur que celle qui l’avait créé en 1937, à l’issue du Front populaire. Mais, cela ne change rien sur le fond.

Notre cause est juste et ce n’est pas fini. Soyons en persuadés.

Merci

 

 

Il a ensuite précisé au destinataire de son intervention au dela de la manifestation, pour pointer certains des obstacles :


Face aux enjeux, il est regrettable que toutes les forces de la CGT de Paris, surtout les structures cheminotes, ne se soient pas complètement engagées dans cette initiative (étaient-elles toutes correctement informées ?). D'autant que celle-ci a permis de déjouer les manœuvres (très organisées) de toute part qui avaient comme objectif de dévoyer, avec l'appui des médias aux ordres du pouvoir, la lutte exemplaire des cheminots.

Nous avons eu raison d'être là, près des députés de la République, pour représenter le Peuple qui n'a pas été consulté et en aucun cas donné mandat pour voter une loi sur le système ferroviaire qui prépare l'ouverture à la concurrence dans le secteur, c'est-à-dire une privatisation partielle et progressive qui ne dit pas son nom.

Pour les grévistes de Montparnasse et de leur syndicat CGT, c'était une question de principe, de dignité, d'honneur de ne rien lâcher avant la forfaiture qu'ont commis les soi-disant représentants du Peuple.

Il faut poursuivre le travail d'information sur le contenu de la loi et préparer les mobilisations futures. Grâce à notre action, grâce à notre présence, on pourra dire, si les conséquences de cette loi se concrétisent, que la CGT était là jusqu'au bout pour empêcher ce mauvais coup contre la population et le pays.

N'hésitez pas à faire circuler le texte. La bataille idéologique continue. "Nous ne lâchons rien", disons-nous en chanson. Chantons-le mais surtout faisons-le.

Mes salutations les plus fraternelles.

Une mention spéciale à mes frères de combat qui ont eu confiance dans l'organisation et le déroulement de cette initiative. Par cette confiance et par leur détermination, ils ont ouvert de nouvelles perspectives de lutte et de changement profond dans l'avenir dont ils n'ont probablement pas conscience aujourd'hui. Mon engagement dans l'affrontement Capital/Travail ne date pas d'hier mais l'évènement que nous avons permis ensemble restera, pour moi, un acte essentiel. Je vous remercie de m'avoir permis de vivre cela dans mon existence.

Jean Calvary

Commenter cet article