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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

le charcutage géographique et ses dangers de gangrènes post opératoire

Publié le 1 Décembre 2014 par Canaille Lerouge in politique, balkanisation, charcutage

 les communes,

les départements,

les régions,

 

 

le charcutage géographique et ses dangers de gangrènes post opératoire

Ce n'est parce que la réaction tente d'occuper tous les terrains de colère ou de frustrations que ces terrains sont devenus des ferments pour bouillons de cultures réactionnaires.

Ne serait-ce pas plutôt parce que le mouvement progressiste ne les occupe pas que les partis des droites officielles avec le silence des droites aussi roses que de moins en moins officieuses peuvent en faire des espaces de déploiement pour leur projet de recomposition de l'espace politique au bénéfice du capital ?

Trop longtemps une forme de républicanisme sectaire née des massacreurs de la Commune puis portée par un radicalisme qui fut le premier à se mettre en route partant de gauche pour rejoindre la droite établie, pour servir les besoins du patronat et des banques, a étouffé les aspirations à la démocratie locale dont la langue qui, au côté d'autres valeurs de référence, était l'outil fédérateur.

L'unification de la pensée nationale contre la diversité des creusets qui en fait la richesse, le recours à la force physique, politique, la guerre sociale psychologique ont jeté dans les bras de la réaction et de l'église des générations de Bretons, d'Alsaciens de Basques et fait de toutes les langues autres que le français académique des "sous-dialectes" à expurger de l'espace républicain de Bonifacio à Brest, d'Irun à Lauterbourg, de Zuydcoote à Cerbère, tel louis XIV et ses dragonnades, les représentants de la bourgeoisie triomphante ont, en gardant si besoin les méthodes, poursuivi le travail à la hussarde.

Curieux de noter qu'aux mêmes moments, pour sélectionner ses cadres, les mêmes imposaient alors à leurs élites une connaissance (par ailleurs à garder débarrassée de ses oripeaux aristocratiques) le grec et le latin, les mêmes qui luttaient contre le prêche en breton, mais partageaient le latin d'église dans les sociétés savantes et mettaient leur progéniture chez les "bons pères".

Le PS, digne héritier du radicalisme à la sauce ferry-Clemenceau, celui qui colonise au sabre et recrute ses troupes coloniales devant les manier dans les contrées interdites de leur langue vernaculaire et leur culture sociale, aujourd'hui pour couler la France dans le moule d'une UE voulue tant par la social-démocratie que par sa maison mère réactionnaire, charcute tous les lieux d'expression réels ou supposés de démocratie.

Le pouvoir (en soit, quel nom) supprime ceux qui se réfèrent à l'histoire révolutionnaire de la France, ses communes quasi-millénaires, s'articulant avec les cantons et départements nés de la Grande Révolution Française.

Il remodèle l'espace politique à l'échelle des länder allemands faisant modèles, il assemble telles des briques les régions actuelles pour construire des espaces pertinents pour le capital surtout par leur capacité à instiller des divisions et pousser à la mise en concurrence des peuples. 

C'est de la balkanisation de la France qu'il s'agit.

L'absence de réflexion de classe et anticapitaliste sur les potentialités des richesses culturelles à mutualiser pour faire rempart à cette opération abandonne les populations aux arrières-pensées chauvines de l'ultra réaction.

C'est à l'aune de ces constats qu'il faut réfléchir sur comment peuvent s'installer des leurres du style faux nez rouge de Bretagne, comment les systèmes mafieux peuvent quand la république est affaibli devenir mode de fonctionnement économico social en Corse, comme ce sulfureux "Heimat, Unser Land" des manifestations du moment en Alsace. Les progressistes et démocrates alsaciens, comme leurs alter-égo aux autres bouts du pays, sont laissés bien seuls par ceux qui pourtant, si l'idée de souveraineté pour eux gardait du sens, devraient les aider à combattre les pensées réactionnaires de ceux qui par ailleurs tiennent scies et bistouris.

C'est un des aspects de la débandade imposée de l'intérieur à la pensée progressiste et révolutionnaire que d'avoir déserté ces terrains. Il est plus facile de participer à des stages d'anglais ou d'apprentissage à manier les données financières à Bruxelles Luxembourg ou Strasbourg que de construire des repères culturels ancrés dans l'histoire et les pratiques solidaires locales les luttes qu'elles ont et vont devoir porter pour s'en prendre au capital.

Là encore sur ce terrain aussi la réaction et ses porte-sacoches ne peuvent se déployer que sur les abandons du camp progressiste. 

Qui un jour pourra mesurer la profondeur des dégâts et la somme de travail nécessaire pour s'extraire des décombres annoncés ?

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