ou d'abord politique ?
Au premier abord il semblerait plus naturel de voir tomber de la neige fin décembre que des cerisiers en fleurs monter à l'assaut du ciel, surtout en altitude.
Mieux, et chacun sait ici qu'il n'est pas dans la pratique de Canaille le Rouge de les ménager, mais sur ce coup la responsabilité de nos gouvernants ne saurait être retenue devant une invasion de flocon qui n'ont pas épargné le réseau routier.
Dire si la responsabilité des mêmes aux manettes n'est pas à retenir sur les conséquences immédiates de ces chutes de neige est une autre question sur laquelle La Canaille va revenir.
Mais d'abord, une observation :
Dans l'urgence, les préfectures ont réussi à faire ouvrir aux sinistrés de la fondue et des forfaits ski les centres de secours qu'ils refusent au SDF. La télé a même montré des lits, des douches et des repas chauds ...pour les automobilistes pas pour les piétons surtout si en plus ils ont un chien.
Il est vrai qu'un SDF est rarement inscrit sur une liste électorale et que comme ils ne sont pas SDF que quand il neige ils doivent avoir l'habitude alors que ces pôv's citadins vu les trois scrutins à venir faut les protéger.
Revenons à nos chutes de neige.
Bien sur si le cheminot Canaille le Rouge a une idée sur la question, elle n'en fait pas à elle seule le tour.
Il fut un temps ou l'existence de trains de nuit partant en batterie vers les gares desservant les villégiatures de sport d'hiver permettait d'une part un accès plus démocratique à la neige et limitait tant l'encombrement des stations par des véhicules ventouses que les risque de trombose climatique que nous vivons.
En un quart de siècle d'alternance politique entre droite et ses composantes, de gauche et les siennes ce mode d'accès sur critères de service public et tarifications d'un abord social a été rayé de la carte mettant sur les routes ceux qui ont encore les moyens de se l'offrir. La SNCF a abandonné le parc matériel pour y répondre ce qui a permis de fermer des établissements d'entretien de fermer des gares et de supprimer les dessertes avec comme but unique de fermer des ateliers et laminer les effectifs. Ceux qui partiront à la neige ne prendront plus le train.
Parmi ceux-là, nombre de micro-trottoir de la presse à la recherche du marronnier hivernal en fleur ont pu recueillir leurs protestations véhémentes.
À coup sûr sans qu'il y ait besoin de trop filtrer les réponses, pas d'interrogation sur les causes de leur situation. Éventuellement la précédente (SNCF) mais surtout sur le fait que si les routes ne sont pas dégagées à temps ce n'est pas parce que l'hiver, tel Hideki Tojo surPearl Harbor, aurait attaqué par traitrise la flotte automobile alpestre, mais plutôt parce que l'armée de ceux chargés d'en combattre les effets, au nom de la lutte contre les déficits et le droit de laisser les sociétés d'autoroute s'engraisser, a été minée par une trahison qui a pour nom privatisation, sous-traitance et laminage des emplois des DDE-DRE, basculement aux régions et départements par l'État de la responsabilité (financement et entretient) du réseau routier, outil de la continuité territoriale et de l'égalité de traitement en tout point du territoire.
Depuis des mois, les services de secours de la région Rhône-Alpes sont en lutte contre les restructurations de leur organisation : reconfiguration des centres de secours, des bases des DDE, d'hôpitaux même. Des restructuration pas faites pour créer et améliorer cela ne conduirait pas à ces luttes massives, déterminées et longues mal relayées par une direction de la CGT occupée à d'autres choses, mais pour au nom du risque calculé et des économies exigées, raboter les moyens et fabriquer des chômeurs parmi les jeunes par non-remplacement de ceux qui partent en retraite, diminutions des capacités d'intervention par mutation d'office et vieillissement du parc technique non remplacé puisque sans personnel pour l'utiliser.
C'est la trame de l'assistance aux personnes en situation de crise (dont celle météorologique) qui est au cœur de cet affrontement social qui dure depuis des mois.
L'entretien des routes mais aussi les moyens de faire face aux obligations sociales en situation de crise. Michel Etievent depuis sa Savoie faisait remarquer en direct hier soir :
"Dans les embouteillages monstres et la panique en cour dans la Tarentaise, j'ai vu tout à l'heure une ambulance (avec quelqu'un de surement pas frais à l'intérieur) piétiner pendant une demi-heure entre les déneigeuses et les cars bloqués ou en travers et cela aux abords de Moutiers où j'habite... à quelques pas de l'hôpital de moutiers que l'UMP et les socialistes vont FERMER en 2015.....!!!!! Moutiers est au cœur de 450 000 lits touristiques....Imaginez ce que ce sera lorsque l'hôpital fermé, les ambulances devront aller à Albertville (aujourd'hui par neige il faut plus de 2 heures pour y parvenir... et encore!!!)."
Alors que sans être grand clercs il est possible d'affirmer que la quasi-totalité de ceux qui se sont retrouvés bloqués sur les routes de ce samedi soir approuvent (ou gobent) l'argumentation de "lutte contre les déficits publics" et acceptent sans broncher, voire encouragent dans la foulée, l'injection à coup de chasse-neiges transformés en pousseur les capitaux et finances publics s'engouffrer dans les coffres des majors du BTP via le Medef. Il serait cruel de dire qu'ils gouttent à leur médecine et les gamins qui les accompagnent ne sont pas responsables de la chute du civisme qui confine à un panurgisme militant du plus grand nombre de leurs parents.
Ce coup de gueule ne réglera pas les problèmes mais la semaine prochaine, quand ceux qui y sont et après avoir réussi à regagner leur homeland socio-résidentiel viendrons vous raconter leur aventures autour de la machine à café, La Canaille vous aura passé quelques argument pour engager le débat sur le fond.
Canaille le Rouge disait en introduction qu'il reviendrait sur les responsabilités, à la réflexion et la relecture, vous ne trouvez pas que c'est fait ?