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CGT : J-8 avant le CCN

Après le CCN de Janvier,

avant celui annoncé début février

et

pour avancer dans le débat.

CGT : J-8 avant le CCN

 

A ce moment du débat (J-8), le CCN n'a pas (encore) retenu le besoin d'un congrès anticipé, avancé, ou toute autre formule indiquant l'urgence de vite clarifier la question des orientations et celle de l'analyse des causes des dysfonctionnements.

Pour l'instant le débat ne se focalise principalement que sur la question des directions. Cela, il faut le regretter, avec pour partie le concours de ceux qui pourtant à juste raison critiquaient la perméabilité des choix de Toulouse aux sirènes du consensus en matière d'orientations et ses répercussions sur la faiblesse (pour ne pas dire plus) des impulsions venant de la direction.

Si un tel congrès ne peut s'organiser en quelques jours, il est urgent de le convoquer et d'en fixer la date pour une échéance la plus proche possible sans attendre la date initiale. Responsabilité première du CCN, faire qu'il se prépare dans les syndicats pour que sa partie conclusive soit en résonnance avec les exigences revendicatives des syndiqués.

Dans la vie d'une organisation syndicale, de surcroît la CGT, les directions, certes, sont un des aspects forts du débat. Pour autant, ce n'est pas ce qu'exige l'urgence pour construire une efficace contre offensive au capital et à son pouvoir. Les difficultés à coordonner les actions de ces 26 et 29 janvier en témoignent. C'est d'abord une question de stratégie et de proposition d'objectifs pour contrer les choix du pouvoir qui depuis deux ans et demi ne sont pas combattus ou faussement combattus,

Le débat indispensable sera-t-il avancé ou pas ? C'est au CCN de le dire, c'est statutairement entre ses mains.

S'il ne l'était pas, serait-ce à dire qu'il n' y aurait rien à Faire ? Que les choses seraient bouclée ? Quelle concession à la délégation de pouvoir, quelle négation des droits des syndicats et des syndiqués.

Notons d'abord que statutairement il est toujours possible de débattre d'un congrès anticipé à l'occasion d'un CCN demandé par un tiers de ses mandats et sur un ordre du jour fixé par les demandeurs, cette question servant pour sa convocation. Certes, au regard de l'urgence et l'importance, c'est pour le moins procédurier et si cela devait être le seul recours, cela ne rendrait pas optimiste sur le contenu d'un congrès confédéral au regard des exigences et ne permettrait que difficilement de sortir le débat sur la question de ce jeu de chaises musicales autour des directions où un trop grand nombre  de personnages manœuvre pour le maintenir enfermé.

Est-ce de cela que les salariés, les syndiqués et leur syndicat, la CGT ont besoin ?

Il semble cependant (à vérifier) que les velléités d'en retarder la date (hypothèse évoquée à l'automne 2014) ait été retoquée. Le 51ème congrès, sauf à réussir à bousculer les inerties , sans évolution des rapports de force, ne se tiendrait pas avant 2016.

A l'intérieur de ce cadre, si l'année statutaire était maintenue, sa date (premier ou dernier trimestre 2016) sera indicative des limites et volontés de réflexion dans le CCN dans sa configuration d'aujourd'hui et ses membres devraient en rendre compte.

Une question, qui n'est pas que technique mais très politique, va vite se poser.

Quelle que soit la date, la consistance mais surtout la préparation (forme, rédacteurs, contenu etc) des documents préparatoires vont montrer les limites que le CCN va ou pas proposer à la réflexion.

Qui d'autre que lui pour avoir autorité dans la préparation compte tenu des démissions actées de la CECFD, de la disqualification dans le débat de certains de ses membres, le besoin d'une autre CE de la CGT comme un des objets du congrès ?

Un document édulcoré, passe-partout ou une compilation façon Larousse en 10 volumes, édité en juin 2015 pour congrès en septembre ou en octobre 2016 pour plénière en novembre  n'auraient comme conséquence que de faire fuir les militants alors que l'avenir de la CGT dépend d'eux, qu'ils ont besoin de s'emparer de tous les termes du débat pour construire les orientations et définir le mandat de celles et ceux qu'ils désigneront pour les mettre en œuvre et les conditions de restitution de l'activité des mandatés au mandants ; les syndiqués.

La question qui est posée n'est pas d'inventer le syndicalisme de classe mais de refonder son fonctionnement à partir d'une mise à plat des orientations, de l’énoncé des principes qui permettent de combattre le capital et ses auxiliaires,

Un congrès bâclés en deux mois, co-organisés par l'équipe mise sur la touche parce que révélatrice dans ses pratiques d'un échec stratégique prévisible est aussi peu admissible qu'un congrès repoussé au centième anniversaire de l'offensive sur Douaumont ou celui de la révolution de février en Russie.

Va-ton assister une resucée de pratiques antérieures avec y compris les calamiteux deux textes d'orientation écrit chacun dans leur coin par deux groupes où la démocratie se résumerait à choisir l'un en rejetant l'autre, ou va-t-on plutôt avoir une élaboration du document préparatoire à partir des débats et propositions des syndicats, une commissions représentative des débats étant ensuite mise en place par le CCN, mandatée pour la rédaction d'un projet restitué pour amendements conclusifs valant orientations débattu par toutes les organisations statutaires de la CGT et leurs syndiqués, l'usage (là aussi statutaire) de toute la presse confédérale pour porter les discussions ?

Cette restitutions dans une forme claire simple et lisible par tous, faisant l'état des lieux, proposant des objectifs revendicatifs sur lesquels les syndicats pourront rassembler les salariés et les aider à agir pour atteindre ces objectifs devrait être la feuille de route de la direction qui en ressortira.

Il y a des urgences, des décisions immédiates à prendre pour sortir de l’ornière voir remonter à la lumière, et des décisions d'orientations qui quoique importantes, dès lors que l'urgence est prise en compte, peuvent faire objet d'un moratoire à lever sur l'exercice suivant le congrès et qui peuvent demander de prendre plus de temps une fois l'urgence des choix revendicatifs décidés. Il en est ainsi de la question des statuts, dont un réxamen du mode de désignation des organismes de direction, une alayse critique des engagements internationaux de la CGT, une mise à plat des outils militants dont de la refonte de la formation syndicale etc.

Dans les urgences, une redéfinitions des objectifs revendicatifs, leur contenu est la priorité. Que ceux-ci ne soit pas cantonnés dans des repères hors champs du débat de fond, repaires poussiéreux déconnectés de l'activité quotidienne, mais en redeviennent le centre de gravité et définissent le mandat des directions, et que ce soit ces directions qui animent effectivement le travail confédéral, les coopérants évoluant dans ce qui semble aujourd'hui ressembler à une tour de Babel infernale devant se soumettre aux choix de congrès ou se démettre s'il ne veulent pas les appliquer.

Cela fera un immense ballon d'oxygène dans la tour confédérale ainsi ventilée et contribuera à désigner à partir des expériences de luttes concrètes ceux qui animent ce travail, permettra à un certains nombre de ceux qui pour techniciens d'une question ont perdu voire n'ont jamais eu de liens avec leur (un) syndicat d'entreprise de se confronter au réel (en rappelant qu'en dernier ressort, ce sont les syndicats qui statutairement sont confédérés).

Devant la mondialisation, les interrogations autour de l'UE , les formes de croissance, les enjeux environnementaux, les responsabilités du capital, comment effectivement le combattre ? Un débat en profondeur est indispensable et ne peut être mené à la hussarde, ni reservé à des spécialistes. La démocratie exige de manier l'urgence et le temps, exercice dialectique difficile mais indispensable si la volonté d'assainir la maison reste le but.

Si la question du bilan de la participation dans la CES est à poser tant l'expérience montre que celle-ci n'a pas été au service de l'action et son bilan plus que discutable, une suspension de la participation à ses organismes de direction peut-être proposé à ce congrès. En tout état de cause , sauf à vouloir en faire un point d'appuis contre le débat démocratique, l'état de la CGT demande qu'elle se retire de la préparation du congrès de la CES, le CCN peut en décider avant même le congrès .

Sur ce point (la CES) cela semble placer la barre à minima mais un minima auquel ont ne peut déroger, cela donne le temps d'une réflexion à engager dans les syndicats. Le congrès peut donner mandat de l’organiser en profondeur dans la CGT, avec une date butoir à mi mandat d'après le prochain congrès, après la réunion soit d'un congrès thjématique extraordinaire soit d'une conférence nationale ou d'un CCN ? Mais à chaque fois précédé d'un débat de fond dans les organisations pour définir les critères d'une activité internationale et les partenariats à établir, voire les initiative à prendre en la matière : décider alors de la désaffiliation (option ici défendue), son maintient avec double affiliation (dont l'hypothèse FSM telle qu'elle marque le sens de son évolution), mais surtout à partir de son histoire, débattre d'une conception des coopérations internationales en termes de luttes et de solidarités  et juger d'où et comment celles ci sont les mieux à même, d'un point de vue de classe, d'être défendue.

La CGT se retrouve comme dans des grands moments de l'histoire à la croisée des chemins, Celle-ci nous enseigne qu'elle s'en est toujours bien sortie dès lors qu'elles a fixé ses objectifs à partir de repères de classe pour tracer son cap calé sur des objectifs revendicatifs clairs et partagés, répondant aux attentes immédiates des travailleuses et des travailleurs.

A chaque fois qu'elle a hésité ou s'en est écartée, l'organisation, les travailleurs l'ont payé très cher.

Replonger dans l'erreur est une sorte de gourmandise que nous (l'ensemble des syndiqués) avons le devoir d'empêcher et dissuader ceux qui pourrait y céder, la démocratie syndicale devant arbitrer les choix.

Quand à ceux qui refuseraient d'entendre les voix de la démocratie dans la CGT, celle-ci dispose des moyens statutaires de se faire respecter.


 


 

 

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