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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Racisme d'Etat, les Antilles "françaises"

Publié le 9 Février 2015 par Canaille Lerouge in Esclavagisme, Antilles, Guadeloupe, LKP, Crime d'Etat, Réparation, racisme

Les non-dits de la République

Racisme d'Etat, les Antilles "françaises"

 

Les socialistes, quand il entendent le mot "ouverture", comme le premier macron venu, pensent Medef.

Pour les antillais, pour les métropilotains progessistes et anticolonialistes c'est de "Toussaint Louverture" qu'il s'agit, et de la question de l'esclavage dans les antilles. 

Histoire ancienne ? Oh que non !

Un crime non seulement jamais réparé mais banalisé et même, par les descendants des négriers, de nouveau revendiqué.

De même que les Cévennes gardent les stigmates des dragonnades de Capet numéro 14,  que mille ans plus tard le Pays Cathare garde au coeur les massacres des intégristes du sabre et du goupillon, tout comme les traqués déportés assassinés par Vichy et de l'occupant  entretiennent à juste titre la mémoire du génocide nazi -dont sa partie raciste part essentielle du crime contre l'Humanité, un autre crime de même nature, crime d'Etat commis par la France entretient des séquelles d'autant plus brûlantes que les pouvoirs succcessifs ne font que conforter les bourreaux et dénient tout droit aux victimes.

Les Antilles françaises avec l'esclavagisme ont été un gigantesque camp de travail, d'extermination par le travail, le coeur d'un système de répression raciste, de trafic d'êtres humains aussi gratifiant pour la bourgeoisie Française, des armateurs aux planteurs en passant par les industriels métropolitains, que le travail forcé en allemagne a enrichi le capital allemand qui pour cela avait porté Hitler au pouvoir.  

L'Union Général des Travailleur de Guadeloupe (UGTG) par la voix de son secrétaire général Elie Domota interpelle les autorités françaises.

Racisme d'Etat, les Antilles "françaises"

 

Le secrétaire de l'Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG), réagit dans une lettre adressée à François Hollande, au projet de quelques békés nostalgiques de vouloir ériger une stèle à la gloire des premiers colonialistes franco-européens arrivés en Guadeloupe en I635.

 

 

Monsieur Le Président de la République,

Un débat sur la liberté d’expression et le droit au blasphème agite la société française actuellement. Permettez moi de vous adresser ces quelques remarques, considérant le contenu répété de vos discours, et des membres de votre gouvernement, sur le vivre ensemble.
Vous le savez, l’esclavage et la traite négrière sont, depuis la loi TAUBIRA du 21 Mai 2001, reconnus comme crime contre l’humanité.

En 2009, M. Despointes, béké Martiniquais, descendant de propriétaire d’esclaves, tenait les propos suivants sur Canal plus :
«Dans les familles métissées, les enfants sont de couleurs différentes, il n’y a pas d’harmonie. Moi, je ne trouve pas ça bien. Nous (ndlr: les Békés), on a voulu préserver la race.» «Les historiens ne parlent que des aspects négatifs de l’esclavage et c’est regrettable» ……« les bons côtés de l’esclavage et les colons qui étaient très humains avec leurs esclaves, qui les ont affranchis et qui leur donnaient la possibilité d’avoir un métier ».

Ces propos ont déclenché la colère de milliers de Martiniquais et de descendants d’esclaves de part le monde. La classe politique en France a unanimement condamné de telles paroles et le parquet de Fort de France s’est saisi de ce dossier.

Ce « Monsieur de la Martinique » a donc été condamné en première instance et en appel par les tribunaux martiniquais.

Comme le permet la loi, il a fait un recours devant la cour de cassation et là : l’arrêt de la cour d’appel de Fort de France est cassé dans une décision du 5 février 2013. La Cour de Cassation considère que la loi sur la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité ne comporte aucune disposition répressive. Ce n’est qu’une loi mémorielle.
La chambre criminelle donne donc la permission de faire l’apologie de l’esclavage. Elle considère que la loi qui reconnait la traite négrière et l’esclavage comme étant un crime contre l’humanité, n’est pas une loi normative qui peut servir de fondement légal à une poursuite pour apologie.

Dès lors, « Vanter les bons côtés de l'esclavage » ; « Dire et écrire que l’esclavage et la traite négrière était une bonne chose pour les nègres » ; « Célébrer et commémorer les esclavagistes » ; « Dire que la liberté est un plat pour lequel l’estomac des nègres n’est pas préparé » : etc………. ne sont pas passibles ni de poursuites ni de condamnations.
Nous sommes dans la même situation, après l’abolition de l’esclavage, qui a guidé à la promulgation de la loi d’indemnisation des colons de 1849, texte jamais abrogé d’ailleurs.
Rappelez-vous : ce sont les esclavagistes « spoliés » pour avoir perdu leur cheptel de nègres qui ont été indemnisés et non les esclaves. Au regard de ces textes, l’esclavage était donc une bonne chose !

Pas étonnant que notre « droit à réparation » soit cantonnée à la mémoire (genre Mémorial Acte) et les indemnisations, les terres et les autres richesses dévolues aux esclavagistes et à leurs descendants.

Pas étonnant non plus que même la stèle érigée en « mémoire » des esclaves à Nantes soit profanée.

Nous sommes dans une légitimation du droit à l’insulte et de l’apologie de l’esclavage et de la traite négrière pourtant reconnus crime contre l’humanité.
Alors, Monsieur le Président de la République Française,

Que comptez-vous faire pour rendre justice à ces milliers de descendants d’esclaves insultés et méprisés et mettre fin à la permission de faire l’apologie de l’esclavage offerte par la loi en France ?

Que comptez-vous faire pour mettre fin à ces provocations et insultes qui font l’apologie de l’esclavage et cela au moment même où des nostalgiques de la société de plantation veulent célébrer les premiers colons blancs génocidaires et esclavagistes arrivés en 1635, en Guadeloupe ?

Que comptez-vous faire pour mettre fin à ces insultes qui font l’apologie de l’esclavage et de la traite négrière au moment même où chacun parle du vivre ensemble ?

Recevez, Monsieur le Président de la République, l’expression de nos salutations les meilleures.

Pour LIYANNAJ KONT PWOFITASYON

Pour Lyiannaj kont pwofitasyon (LKP), le porte-parole, Élie Domota,

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R
Après tout, pourquoi ne serait-il pas possible de "vanter les bons côtés de l'esclavage" puisqu'il est permit maintenant dans le cadre de l'enseignement de l'Histoire de parler du "côté positif de la colonisation". Avec son corollaire, décider pour les peuples restés "enfants" (cf. Jean Jaurès qui n'a pas tenu que des discours dignes mais malheureusement inscrits dans leur époque, celle des peuples occidentaux ou européens venus ou partis apporter la Civilisation à ces peuples nécessiteux) de ce qui est bon pour eux. Et cela continue aujourd'hui encore : l'assassinat du "fou" Khadafi, du dictateur Saddam et tentative contre Bachar (je n'emploie à dessin que les prénoms ou patronymes de ces chefs d'Etats comme le font les néo-colonialistes). On apprend depuis quelques jours que Poutine n'est pas en reste, selon des spécialistes etats-uniens : il serait atteint d'une forme grave d'autisme ! Mais Pinochet était un homme charmant avec lequel Thatcheur aimait prendre le thé tandis que Mandéla était...............un terroriste !