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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Au casino, on ne bat pas la banque en s'alliant au croupier.

Publié le 15 Juin 2015 par Canaille Lerouge in politique, alliance, capitalisme

Certains s'échinent à refuser de le voir

Au casino, on ne bat pas la banque en s'alliant au croupier.

Ce qui suit permet de mesurer sur 20 ans le cheminement d'une dérive générale au travers d'une situation locale.

Canaille le Rouge pour en avoir été co-acteur et témoin initial peut sans risque d'être contesté faire mesurer à partir du point de départ de novembre 1995 jusque-là aujourd'hui ce qui permet de mesurer cette dérive.

En 1995, J- M Coppola était le compétent et écouté jeune responsable de la fédération CGT des cheminots. Chargé de la protection sociale, à ce titre, lors du Conseil national fédéral qui appellera à la grève pour le 25 novembre contre la casse du réseau SNCF, il saura faire le lien avec l'attaque contre la protection sociale portée par le plan Juppé.

Rappelant l'articulation entre service public, protection sociale la nationalisation de 1938, le statut et les acquis de la libération en matière de protection sociale. Il sera comme syndicaliste un des acteurs majeurs de la grève de 95 qui verra Juppé obligé de reculer à la SNCF, mais son gouvernement enclencher la procédure de fond pour détruire les retraites par répartition et la sécurité sociale. 

Comme dirais Dumas, 20 ans après, où en somme-nous ?

C'est une Bérézina :

Alors que le PS avec les lois Macron du gouvernement Valls sous la mandature de Blummollet poursuit le travail de destruction poussé par Juppé, Jean-Marc Coppola vient d'être désigné porte-parole des pécéèfiens de Paca. Il a présenté ainsi leur démarche telle que rapportée par la presse régionale:


Pour engager une dynamique alternative, les communistes mettent en débat un « pacte de rassemblement », explique Jean-Marc Coppola. Le texte, issu de la conférence régionale du PCF qui l’a désigné porte-parole, s’adresse « aux femmes et aux hommes, aux forces du Front de gauche, aux forces politiques, sociales et associatives qui veulent faire émerger un projet pour une Région citoyenne, solidaire et écologiste ».


Vous allez dire « rien de bien nouveau ni transcendant ». Sauf qu'à la question " Cela exclut-il la tête de liste PS qui fut à l’Assemblée nationale l’un des rapporteurs de la loi Macron ?"
Réponse de Coppola :
"On ne fera pas de question de personnes. La question, c’est "qu’est-ce que dira le PS dans le débat". Pour mieux serrer le boulon Pierre Dharréville, Secrétaire départemental du PCF 13 de préciser : "Nous, nous faisons cet acte de saisir la population".

Pas d'appel à l'action politique contre une politique au service du Capital qui de Vintimille à Arles de La Grave à La Seyne fait des ravages aggravés par un clientélisme péri (et pas seulement péri) mafieux. Juste quasiment mot pour mot cette suite du programme de Robert Hue (que les communistes avaient pourtant ensuite condamné)  "ce que vous voulez nous le voulons " traduit dans ce " mais ce que dira la population sera notre" (sic).

Avec ce type de raisonnement, le peu des toujours communistes qui s'affrontent aux flics Vallso-cazeneuviens parmi les démocrates pour aider les réfugiés matraqués feraient mieux de rentrer chez eux puisque 70% de la population semble vouloir donner raison au Duce aérien de la Solférinocratie matignonesque.

Traduction en clair d'un discours aussi ampoulé qu'une lettre de créance diplomatique, Coppola annonce : " nous ne condamnons pas pour préserver des alliances au second tour".

Alliance pour quoi faire avec le PS ?

Changer la société ? Vous n'y pensez pas avec la filière Deferre Guerini and C°, Ils sont au socialisme ce que l'Opus dei est au vœu de pauvreté de l'église dont ils se réclament (église ou socialisme, vous avez le choix).

Donc si ce n'est pas pour une alternative politique, c'est pour un accompagnement avec les marqués un peu moins racistes mais aussi réac ultra libéraux du club des affairistes contre les plus racistes voir ultra racistes tout autant réac ultra libéraux et tout autant affairistes.

S'il n'avait fallu compter que sur cela, les Fralibs ramasseraient des chardons et des orties devant pôle emploi.

Est-ce avec cela qu'on reconstruit une alternative ?

A l'évidence non.

Si on ne peut que partager la condamnation des propos des corps francs de la droite extrême qui d'Estrosi à Le Pen surenchérissent à tout-va, s'allier avec ceux qui leur servent la soupe est-il le moyen de les battre ?

Comment faire pour que l'électorat populaire intervienne, se réapproprie politique et exigences citoyennes sans appeler à construire un vrai projet anti-crise, anticapitaliste ?

J-M Coppola qui mesure bien que c'est là son point de faiblesse majeure avance : "Nous refusons le scénario préétabli selon lequel la Région serait dominée par l’extrême droite ou la droite extrême", il précise "Pas question non plus de voir la région devenir une courroie de transmission du gouvernement et de l’Union européenne qui mènent des politiques d’austérité au mépris des choix démocratiques".

Mais alors pourquoi accompagner les forfaits de 2005 confirmés dès l'automne 2012 ?

Quand le gouvernement fait de la surenchère en matière d'immigration, de traque aux réfugiés singulièrement en Paca, quand il laisse faire, voire incite le MEDEF et les chambres patronales, user de tous les ressorts offerts par la loi Macron dont celui que Coppola sait être son « futur allié à la Région est le rapporteur à l'Assemblée, va-t-il mobiliser ainsi ?

Le P"c"F est en train de refermer sur lui le piège qu'il a volontairement installé.

Voilà où conduisent les choix des mandats contre l'intérêt des électeurs conditionnés par l'abandon du combat contre le capital : les premiers sont d'autant plus fragilisés que les seconds se détournent de ceux qui les ont bernés.

Pour les premiers leur effacement persistant vu leur utilité peut laisser indifférent. Pour les seconds, c'est l'avenir qui reste bouché.

Au casino, on ne bat pas la banque en s'alliant au croupier.

Sur la Côte d'Azur, c'est une maxime que chacun connait…enfin presque semble-t-il.

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