avec ce genre de sinistre ballotage
Voici la légende de la photo ci dessus telle qu'affichée à la une du Monde.fr :
Entre Menton et la ville italienne de Vintimille, les migrants passent d’un campement à l’autre, ballottés par les forces de l’ordre des deux pays.
Soit la rédaction avait quelque chose à arroser (mais alors on laisse au moins un plumitif de garde ) soit ils croyaient faire de l'humour.
Dans les deux cas nous sommes entre l'odieux et l'ignoble.
Cela dit, l'article du correspondant sur place, mal servit par ce piteux dérapage, est un peu plus digne et conforme à la déontologie du journalisme :
« C’est le comité d’accueil qui arrive », scande fièrement un CRS en entrant sur le quai de la gare Menton-Garavan. Cette petite station située entre la ville italienne de Vintimille et Menton, coincée entre les falaises et la Méditerranée, est devenue le point d’arrêt de beaucoup d’Africains, venus d’Erythrée ou du Soudan.
Vendredi 19 juin, à Garavan, deux estafettes de CRS attendent de pied ferme le train de 7 h 7. Mêlés aux frontaliers italiens allant travailler en France, deux jeunes hommes sont rapidement escortés sur le quai par les forces de l’ordre. Pas un mot n’est échangé. Le groupe se dirige lentement vers un gradé qui demande aux deux hommes de vider leurs poches avant de noter quelques mots sur son calepin. « Ils arrivent avec les camions », dit-il. « Ils », ce sont les douaniers. Ils viennent chercher les deux hommes, maintenant installés dans un Renault Trafic blanc banalisé ; direction le « bureau des douanes françaises ».
Derrière ce vieux bâtiment de douaniers qui surplombe la Méditerranée, deux Algéco encerclés par des barrières de chantier font office de centre provisoire de rétention. Le balai continu d’estafettes blanches y amène des migrants par 4 ou 5, hommes et femmes, tous plutôt jeunes. Certains sont maintenant assis sur les gravillons éparpillés devant leurs logements de fortune. Et ils attendent. Il n’y aura bientôt plus de place. Un policier les surveille depuis un fourgon, porte ouverte. « Ils vont être amenés au centre de coopération franco-italien [situé à quelques centaines de mètres], et les Italiens viendront les récupérer, explique-t-il. « Il y en a beaucoup en ce moment, mais c’est normal, vu le dispositif ». Qui consiste en un triste retour à l’envoyeur.
A quelques kilomètres de là, devant la gare de Vintimille, côté italien, plusieurs centaines de migrants attendent, eux aussi, impassibles, près des carabiniers italiens ou à l’ombre sous le car port de la gare. La Croix-Rouge italienne et des bénévoles de l’Unicef passent de groupe en groupe.
Hassan est arrivé il y a deux mois. Ce Soudanais de 32 ans a quitté son pays il y a deux ans, y laissant sa femme. « Il n’y a pas de liberté là-bas (…). Je ferai tout ce que je peux pour passer en France. Je vais patienter. » Au Darfour, il a vu son père se faire tuer, dit-il. En passant par la Libye, il a été le témoin de bagarres, de kidnappings, de la mort de certains de ses compagnons de voyage.
Dans le hall de la gare presque vide, un groupe d’hommes tente d’acheter des billets de train dans une borne automatique, sans succès. Sur la gauche, une trentaine de personnes sont installées sur le sol d’un large couloir. En face de celui-ci, près d’un photomaton, d’autres migrants partagent un plus petit couloir avec des SDF.
A 20 h 30, le hall de la gare s’anime. Un train va partir à 20 h 52 vers la France. Au même moment, un train arrive de Rome. Ils sont plusieurs migrants à en sortir. « Il y a tous les jours entre 50 et 100 nouveaux migrants », affirme un cheminot italien qui souhaite garder l’anonymat. Dans le train provenant de Milan qui va arriver plus tard dans la soirée, « on sait qu’il y a entre 25 et 30 migrants », dit-il. « C’est tous les jours comme ça. Ils vont essayer de passer la frontière, mais la police française va les arrêter à Menton et les ramener ici en bus, ou simplement à la frontière, et c’est la police italienne qui les ramènera ici. » .../...
Voici le lien permettant d'accéder à la totalité de l'article.
Canaille le Rouge a gardé cette photo pour illustrer cette déroute des valeurs humanistes que doit porter la République :
Quand droite de droite et droite dite de gôôche tentent de ne pas se laisser distancer par la droite extrême, cela donne cette image insupportable d'une France qui doit porter la honte que lui infligent de ses dirigeants.