La Solférinocratie n'est pas dans l'erreur
Elle est mobilisé au service de choix
Valls les mets en oeuvre,
Blummollet les garantit au plan international
La CGT vient de publier un communiqué sur les paramètres économiques rendus publics par le gouvernement.
Canaille le Rouge le met à votre disposition ci après.
Mais auparavant, deux ou trois observations :
Qualifier d'erronés les choix du gouvernement n'aide pas à la vision de la situation réelle. Ses choix ne sont pas erronés. Le terme sous-entendant qu'il se trompe.
Non, Il s'agit de choix cohérents en phase avec les orientations des forces qui ont fait après le non 2005 en France et le refus de s'y soumettre ce qu'elles font encore plus brutalement en Grèce aujourd'hui. Ceux qui font ces choix obéissent à une stratégie qui est liée à ce que les économistes appelle la "zone euro" espace de réorganisation permanente du Capital (et le rôle de sa monnaie) pour tirer toujours plus dans l’intérêt du capital le curseur de la répartition des richesses.
La CGT qui s'était enaghée pour le non à légitimité à exiger le rejet de l'UE d'autant que le bilan confirme la justesse de sa position.
La crise économique est le moyen de pérenniser le système, pas question pour les forces du capital de chercher une issue tant elle les nourrit et pour cela elles l'alimentent.
Tous les espaces de l'activité économique sont concernés, agriculture comprise (et donc prix de l’alimentation). La consommation populaire s'essouffle.
Les chiffres de la crise porcine éclaire crûment les choses : indépendament de leur soutient ou pas à la politique de l'UE, le kilo de porc sur pieds est payé aux producteurs au prix du 1er janvier 99 (moins de 10fr du KG; moins de 1.40€) et est sur les étals au prix de l'euro 2015 (44f.25fr du KG soit 6.65€) La grande distribution, les banques dont le Crédit Agriciole, les grands groupes dont celui du patron de la FNSEA pressent ici et saignent là avec une batterie d'aides, dégrèvements, cadeaux fiscaux, maintenus et d'autres mis en oeuvre par le pouvoir, avec le black out interdisant de rendre public ces montants sous peines de poursuites.
Ce sont des choix, ils ne sont pas erronés.
Si La Canaille partage la dénonciation des politiques sociales et économique du pouvoir dans ce communiqué, si la tonalité se fait plus offensive (et c'est tant mieux), appeler à la mobilisation sans mettre en débat des objectifs revendicatifs concrets en matière de hausse massive et général de salaires pour reconquerir les 10% du PIB confisqué par le capital, en matière d'emplois, de garanties sociales collectives et individuelles, tout cela ne devient-il pas l'urgence ?
Urgence dès lors de renouer, le congrès en est l'occasion, avec un programme revendicatif débattu et engageant les directions élues ? Le moment aussi d'abandonner ces aussi calamiteux que vagues "repères revendicatifs" qui vident l'activité syndicale de son contenu fédérateur autour de l'objectif, seul moyen de rassembler effectivement le syndicalisme par la mobilisation des travailleurs et de mettre chaque organisation au pied du mur des exigences revendicatives ?
Situation économique et sociale
Les chiffres diffusés aujourd’hui par l’Insee confirment la gravité de la situation économique et sociale. Pour le deuxième trimestre consécutif, l’économie française fait du surplace, l’investissement des entreprises recule, la production industrielle continue de reculer pratiquement dans toutes les grandes branches, les exportations stagnent. Le seul facteur qui contribue positivement à l’activité économique, c’est la consommation, notamment celle des ménages. Mais ce facteur risque aussi de prendre un coup à la rentrée.
L’économie française, comme l’ensemble de la zone euro est menacée de déflation, une situation où l’anticipation de la baisse des prix alimente l’attentisme, réduit la consommation et la production et par voie de conséquence l’emploi et l’investissement.
Si la croissance est aussi faible dans les autres pays européens et notamment en Allemagne, la gravité de la situation en France s’explique avant tout par la stratégie des entreprises et les choix erronés du gouvernement qui accommodent la logique patronale de la pression sur l’emploi, les salaires et les conditions de travail au nom de l’amélioration de la compétitivité.
Cette dégradation flagrante de la situation atteste, une fois de plus, de la nocivité du « Pacte de responsabilité », avec ses cadeaux pour les entreprises, et de la politique d’austérité que poursuit le gouvernement pour plaire au patronat, aux marchés financiers et aux libéraux de la Commission européenne, avec notamment la pression sur les dépenses publiques et sociales utiles, alors que des milliards d’euros continuent d’être accordés aux entreprises sous la forme d’aides et d’exonérations fiscales et sociales sans évaluation ni contrôle.
La CGT revendique haut et fort la nécessité de rompre avec ces politiques néfastes. Plus que jamais l’heure est de dire non aux exigences patronales, aux marchés financiers, aux libéraux de la Commission européenne.
Pour éviter la spirale déflationniste, pour dynamiser l’activité économique et l’emploi, il est indispensable d’augmenter les salaires, les traitements, les pensions et les minima sociaux. En la matière, au lieu de culpabiliser les salariés français en leur rappelant le « compromis salarial allemand » des années 2000, les autorités françaises doivent prendre conscience du fait que la pression sur les salaires en Allemagne a alimenté la pauvreté et les inégalités et que, aujourd’hui, pour éviter la déflation, les salaires augmentent en Allemagne.
Au lieu de persévérer dans la réduction des dépenses publiques et sociales utiles et de continuer la distribution des milliards d’euros de cadeaux aux entreprises, le gouvernement doit augmenter les dépenses pour la recherche, la formation, l’éducation, la santé, les infrastructures. C’est indispensable pour éviter la spirale déflationniste.
Pour dynamiser l’investissement et l’emploi, il faut mobiliser l’ensemble des moyens, de la fiscalité au système financier et notamment les banques. Il faut conditionner toute aide au respect des critères précis en termes d’emploi, de salaire, d’égalité femmes/hommes, et établir des droits pour les salariés.
La CGT continue de mobiliser salariés, privés d’emploi, retraités autour de ces revendications : d’autres solutions sont possibles.
Montreuil, le 14 août 2014