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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Quand Beulin fait son lard

Publié le 19 Août 2015 par Canaille Lerouge in Porcs, FNSEA, agroindustrie, politique, viande

sur le dos

des cochons de payants...

et des petits agriculteurs

Quand Beulin fait son lard

Crise de l'élevage porcin, prix du KG sur Pied, la Coperl qui, condamnée pour fraude trafic et empoisonnement volontaire (ici l'article de Roger repris par canaille-le-rouge.over-blog.), négocie en direct avec Le Foll.

Ne manquait dans ce paysage où le lisier joue le N°5 de chez Chanel qu'un rappel de la place du patron de la FNSEA. 

Canaille le Rouge est tombé par hasard sur un article de la revue Reporterre (dont il ne partage pas forcément tous les choix) dont les sources et documents produit sont incontestable (le lien en bas de p@ge). En voici quelques extraits croustillants qui renvoient aux articles de La Canaille d'il y a quelques jours :

http://canaille-le-rouge.over-blog.com/2015/07/les-mysteres-de-l-ouest.html

http://canaille-le-rouge.over-blog.com/2015/07/la-pac-et-les-plumes-de-la-filiere-et-ses-caciques.html

Avec l'article de Reporterre et les deux ci dessus apparait nettement la place de la FNSEA et son président : un peu comme si Balkany allait défendre les dossiers du DAL chez Ségolène Royale.

Avec cela l'avenir de l'agriculture française est garanti mais comme les petits éleveurs ne veulent rien entendre et préfèrent bruler les gares, la mutalité agricole et les directions départementale de l'agriculture plutôt que de botter le cul  de ceux qui les ruinent...

Au final, ce sont les travailleurs et leur famille qui paient au prix fort la viande quand ils arrivent à en acheter.

Bonnes p@ges de l'article de Reporterre

"La métamorphose du vocabulaire – « entreprise », « PME », « marché » – illustre celle du monde agricole dans son ensemble. Le changement d’échelle des fermes traduit leur industrialisation. Dans ces grandes exploitations, la rationalisation du travail mène les machines sophistiquées à remplacer le plus possible les hommes. En novembre, les journalistes de Complément d’enquêtesont parvenus à filmer l’intérieur de l’usine des mille vaches : on y découvre le plus gros« rotolactor » de France, une machine qui permet de traire cinquante vaches en cinq minutes. Il n’y a plus de pâturage, et les animaux sont alimentés avec des composés industriels, tandis que les éleveurs sont devenus de véritables ouvriers spécialisés.

Le statut même d’agriculteur est remis en cause. La loi d’avenir agricole, votée à l’automne, en redéfinit les critères. Pour toucher les aides publiques, l’« agriculteur actif » doit désormais répondre au critère de revenu dégagé – à côté de ceux de la surface cultivée et du temps de travail. Quel sera le minimum à atteindre ? Un décret d’application en discussion doit le préciser. Mais le lobbying de la FNSEA a d’ores et déjà payé : le chiffre d’affaire est désormais un élément déterminant dans la définition du statut de l’agriculteur et de son « entreprise ».

L’industrialisation a une autre conséquence : la financiarisation de l’agriculture. La dimension des infrastructures ouvre la porte aux capitaux extérieurs, seules des entreprises à fort capital peuvent financer les acquisitions foncières et les équipements adossés. Si, jusqu’à présent, les agriculteurs restent propriétaires de leur société, on constate de plus en plus l’arrivée d’actionnaires non-agriculteurs.

L’exemple de la filière porcine en Bretagne

Deux projets de porcherie géante, inscrits également à la carte de l’industrialisation de l’agriculture, illustrent cette mutation. A Poiroux (Vendée) et à Trébrivan (Côtes-d’Armor), les deux fermes-usines prévoient d’accueillir un millier de truies qui donneront naissance à près de 25 000 porcelets par an. Outre les nuisances environnementales, ces exploitations sont symptomatiques du modèle économique qui se dessine : journal spécialisé, Porc Magazine offre dans un article intitulé « Un concentré de solutions originales » une vue approfondie de l’intérieur de la maternité de Trébrivan.

Qu’apprend-on ? Que « tout est pensé pour réduire l’importance d’une main-d’œuvre salariée »grâce à une « mécanisation complète » et « à la pointe de la technologie ». Moins de travailleurs, plus de capital : « Les originalités économiques de construction payent pour une part les équipements high-tech, les associés misent au final sur une grosse productivité allégée en main d’œuvre ».

Qui porte le projet de Trébrivan ? La SCEA (Société civile d’Exploitation Agricole) Ker Anna, qui est composée de cinq associés-fondateurs :

- Voir les statuts de la SCEA Ker Anna :

PDF - 591.4 ko

L’un de ces cinq associés est la SARL Kerloann, que l’on retrouve également au capital de la ferme de Poiroux, dont le projet est porté par la SCEA Village du Bois.

- Voir les statuts de la SCEA Village du Bois :

PDF - 61.6 ko

Initialement, la SAS Sanders Ouest était également présente dans le montage sociétaire, comme l’indiquait il y a quelques semaines un article de Ouest France, puis elle a disparu du montage final de Poiroux. Mais en réalité, la SAS Sanders Ouest n’a pas vraiment disparu du projet. Elle est en effet un actionnaire de la même SARL Kerloann, au même titre que Sanders Bretagne, Abera ou encore Les groupements de producteurs de porcs de l’Ouest et de l’Armorique :

- Voir les statuts de la SARL Kerloann :

PDF - 616.9 ko

Sanders Ouest est même doublement dans la Sarl Kerloann, puisque la SAS Sanders Ouest, tout comme de nouveau la SAS Sanders Bretagne, est également au capital de Porc Armor – également actionnaire de Kerloann donc – né de la fusion des groupements de producteurs de porcs de l’ouest et de l’Armorique. On y trouve aussi, entre autres, France Gènes :

- Voir les statuts de la SAS Porc Armor :

PDF - 569.5 ko

Vous vous y perdez ? C’est pourtant simple. Sanders Ouest, Sanders Bretagne, Abera, France Gènes sont toutes filiales d’un seul et même opérateur : Sofiproteol, rebaptisé Avril le mois dernier.

Avril-Sofiproteol, acteur omnipotent des filières de l’agro-industrie

Leader français de l’alimentation animale, avec Glon Sanders justement, le groupe Avril-Sofiproteol est très présent dans la filière porcine à travers ses filiales spécialisées dans la nutrition (Sunfeed), l’hygiène et la santé (Tecnofirm), la génétique (Adevia, fruit de la fusion deFrance Gènes, la même structure qui est au capital de Porc Armor…), et ce jusqu’à l’aval de la filière, avec les abattoirs, par le biais d’Abera – société que l’on retrouve elle au capital de la SASKerloann.

L’actualité illustre encore la volonté du groupe d’étendre son réseau : le site manchois des abattoirs AIM, dont les salariés sont en grève depuis jeudi 19 février, n’a qu’un repreneur présenté officiellement, et il se nomme… Sofiproteol.

Ce groupe peut-il être à la fois le principal acteur économique de la filière et participer au capital des nouvelles exploitations industrielles qui s’y montent ? Comment ne pas imaginer alors qu’il assure par la même occasion un débouché à ses diverses activités ?"

Pour accéder à la totalité de l'article de Reporterre, c'est ici  : http://reporterre.net/ENQUETE-1-Le-maitre-cache-de-l

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C
"Ami entends-tu le cri sourd du pays que l'on enchaîne."