L'entonnoir à aspirer
vers le labyrinthe
est en place
le piège
Le grand cirque de l'élection régionale arrive. Les affiches sur les murs annoncent la parade. Les fauves du service d'ordre sont nourris et pour l'instant gardés dans les cages. Les aboyeurs font la claque, les bateleurs tentent de fixer les regards, les projecteurs ont accroché la trapéziste et non tutu brun-bleu. Pour le moment, elle se balance entre les plateformes.
Le number one de la solférino's parade se glisse sur la piste dans la tenue de Monsieur Loyal.
Le clown de la parade précédente piétine de rage de ne pas être en piste et hurle sur ses costumiers.
A coté du châpiteau, le corral est dressé pour attirer le gogo et le pousser sous la toile.
La machine à enfermer l'esprit critique est route. Une seule question : comment empêcher le f-haine et sa führerin qui virevolte dans les cintres de s'installer à la direction de la région que Valls lui a taillé sur mesure ? Le piège est simple et la déclaration de Cambadélis sur son référendum "à gauche", machine à écremer les colères et ouvreuse pour strapontins, est à prendre comme étant la porte à enfermer l'électorat dans le piège : "si vous ne voulez pas d'elle il faut voter pour nous".
Sauf que ce qui fait son succès, à elle, ce sont leurs trahisons successives, à eux. Tout comme le refus de ceux pour qui c'est le rôle de dénoncer la réalité des causes pour d'une part en combattre les effets et rassembler pour se sortir durablement du piège. Comme ils ne rassemblent que pour acheter assurer labilleterie tenue par monsieur Loyal, c'est l'échec assuré tant les gens en ont marre de ce cirque.
Proposer une autre politique qui fasse rupture réelle, partant des intérêts populaires et menant combat contre l'extrême droite liberticide et la politique actuelle qui la sert demande de remettre en cause tout l'édifice politique et économique bâti autour de l'UE et sa monnaie. Ce que justement les ex- anticapitalistes reconvertis euro-compatibles officiels se refusent à faire.
Ils sont en cela coresponsables du désastre annoncé.
Les sondeurs (rappelons-nous qui possède ces instituts qui "font l'opinion" tel Bolloré l'inquisiteur de Canal+ ou Parisot l'ex patronne du MEDEF) à coup de financements aussi exotiques qu'intarissables travaillent à façonner ce corral idéologique à enfermer le "bétail à voter" : soit les "respectables" partis dit "républicains" (lisez PS, UMP-LR) qui de Fillon en Valls font de la surenchère pour servir le capital et ses actionnaires, soit le répulsif dont les deux autres espèrent tirer profit, répulsif qui présente pour le patronat l'immense avantage de museler les libertés pour mieux exploiter et de faire s'opposer entre eux ceux qui doivent se rassembler pour chasser les trois autres.
La réaction propre sur elle cultive ses passerelles vers la haine.
La solférinocratie décide de prendre sous sa coupe (qui sera consentant ?) les forces dont elle se considère être suzeraine.
Pendant ce temps le bon peuple est convié -de force- à assurer les corvées : drainer les voies qui mènent aux coffres et les remplir, porter les charges fiscale par la montées des dîmes et gabelles permettant de faire échapper les barons à l'impôt, entretenir les aventures militaires qui jettent la planète dans les mains de la barbarie et alimenter les feux qui la nourissent.
Pendant ce temps d'autres font les yeux de Chimène à leur Cid Athéniens qui se voit féliciter pour dire qu'avec des alliés locaux du type Dupont Aignan (celui qui jette l'oprobre sur les réfugiés) il va poursuivre en Grèce ce qu'en France nous avons appelé la méthode Jospin.
La trapéziste peut commencer son numéro, la presse a tendu le filet et attaché le mousqueton pour lui éviter la chute et tous les regards sont invités avec insistance à se tourner vers elle.
Brecht a montré en son temps combien l'ascension d'Arturo Ui était résistible.
Qui vite va remonter la pièce et la faire tourner ?C'est urgent.