A propos du communiqué
de l'UGICT CGT d'Air France
sur le CCE d'Air France.
Non toutes les violences ne se valent pas
mais par contre, elles se mesurent.
A l'aune de l'affrontement de classe.
Une maquette qui signe sa provenance. Un titre en haut (voir ci dessous), en capitales grasses :
"toutes les violences se condamnent"
Puis plein coeur de page de votre tract, en rouge et en gras pour bien faire entendre le message, cette phrase :
"La Cgt condamne les agressions physiques qui ont eu lieu ce jour. La Cgt condamne tout aussi fermement l’attrition et les licenciements que la direction s’apprête à mettre en œuvre."
Cela rend illisible le reste de votre papier tant cela rend son contenu très hollando-compatible, vallso inscriptible, il a du réjouir du côté de votre direction d'entreprise.
Non camarades, toutes les violences ne se valent pas.
Renvoyer dos à dos ceux qui se défendent avec vigueur de l'agression des dépositaires de l'autorité ce n'est pas une idée neuve. Dans l'histoire, cette forme de condamnation a parfois conduit à de sacrés dérapages. C'est ce qui valide la théorie des otages. Cela revient à dire que Fabien était un assassin au même titre que l'occupant ou, avec le temps, que la Terreur est née et a été le fait exclusif des révolutionnaires et absoudre de leurs crimes et massacres les pouvoirs terroristes.
Connaissez vous votre l'histoire, l'histoire politique et sociale de votre pays, celle de votre entreprise ?
Connaissez vous la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793 ? :
" Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs "
Quand un aristocrate du capital prétend éliminer par millier les salariés d'une entreprise qu'ils ont construite, entreprise prestigieuse que le hobereau de service confisque à son profit, ne sommes nous pas dans ce cas ?
A Air France, dramatique que vous ne le mesureriez pas, il s'agit d'une violence patronale de classe qui pousse à l'exacerbation. Qui un syndicaliste doit-il combattre ? Les agresseurs ou les agressés qui se défendent ?
Combien parmi vous ont à juste titre signé et fait signer les pétitions pour exiger que soit pénalisé les responsables du Burn-out, ont demandé la pénalisation des actes poussant les salariés au suicide ? Et là, vous renvoyez dos à dos les tueurs et leurs victimes non résignées ?
Les patrons disposent de tout l'arsenal matériel et législatif de coercition. La seule force qui reste à leur victime c'est l'action collective qui parfois conduit à la colère.
Dans l'action syndicale, pas de vigile, de chiens, de vidéo surveillance, de syndicats patronaux, de persécution, de sanctions financières, de traque des militants. Chez les patrons, c'est la caisse à outil ordinaire de ce qu'ils appellent le management. Et vous voulez tendre la joue gauche ?
Oui camarades, il y a des moments où la violence patronale de classe impose des méthodes que les salariés ne mettent pas en tête de leurs moyens d'action mais qu'ils sont contraint d'utiliser pour se défendre.
Quand il n'y a que la résistance physique à opposer à celle engendrée par les institutions, cette violence qui pousse au suicide qui brise les familles, ruine les espoir d'une vie sans fioriture mais juste, oui dès lors sans même aller au fameux "pour un œil les deux yeux pour une dent toute la gueule" de Paul vaillant Couturier, oui, rendre coup pour coup est un droit légitime, c'est le droit de s'insurger contre l'injustice et le mépris.
Ceux qui ont écrit ce communiqué n'ont certainement jamais été atteint dans leur chair par ces répressions insidieuses ou frontales.
Camarades, une barricade hier s'est dressée. Elle n'a que deux côtés. renvoyer dos a dos revient à choisir le camp de l'agresseur. Reprennez vous camarades. C'est plus avec les travailleurs d'Air France que dans les séminaires contradictoiresou qu'avec les ronds de cuir de la CES que se trouve l'avenir du monde du travail, le votre. Comment écrire cette condamnation au moment où le Berger du capital qui siégeait à la Mutu ose dire qu'il ne défendra pas ...il n'ose pas dire des criminels mais le sous tend?
Canaille le Rouge qui sait ce que veut dire répression patronale, judiciarisation des conflits et des luttes sociales, qui n'a du de s'en sortir par le haut que grâce à la solidarité de toute la CGT(syndicat exécutin et ugict, fédé, UD) est solidaire des camarades d'Air France.
Si un comité de défense devait se constituer, sans hésitation aucune il serait un des premiers à demander d'avoir l'honneur d'y figurer tant sous son pseudo que sous son état civil réel. Y serez-vous ?
C'est sans plaisir mais pour ne pas paraître censeur que Canaille le Rouge installe ci dessous le texte qui justifie ce coup de gueule.