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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

L'histoire, les répressions et le présent. Pour ceux qui affichent la fin de la lutte de classe

Publié le 19 Novembre 2016 par Canaille Lerouge in repressions, Pour réfléchir ensemble, lutte de classe, Mémoire et Histoire, CGT, syndicat, société, solidarité, histoire sociale

 

De Lacoste-Moch

à

LaValls-DalaMoch,

la continuité répressive

 

 

L'histoire, les répressions et le présent. Pour ceux qui affichent la fin de la lutte de classe

 

Publié par l'Huma du 16 novembre

Une tribune d'Achille Blondeau, ancien secrétaire général de la fédération CGT des mineurs.
 

Il y a soixante-huit ans, les 300 000 mineurs des Charbonnages de France poursuivaient la grève commencée le 4 octobre et qui se terminera le 29 novembre 1948. Ils revendiquaient la suppression des décrets du ministre socialiste Lacoste portant atteinte au statut du mineur et aux droits des mineurs silicosés.

Le ministre socialiste de l’Intérieur, Jules Moch, organisa une répression sanglante. Dans les bassins miniers mis en état de siège, 60 000 hommes de police et de troupe, appuyés par des blindés, furent utilisés. C’est une rafale de mitrailleuse, tirée du char Turenne, qui tua Max Chaptal à Alès (Gard), fit 6 victimes mortelles et de nombreux blessés.

Il y eut plusieurs milliers d’arrestations, les tribunaux s’en donnèrent à cœur joie. L’historienne Rolande Trempé en a dressé le bilan (1) : 1 342 condamnations à la prison ferme, 770 peines d’amende sans sursis. Le jour de la reprise du travail, encore 5 000 licenciés. Jamais une grève en France (depuis la révolte des Canuts) n’avait connu une telle répression. Pendant des années, on a pu lire sur un mur de Billy-Montigny (Pas-de-Calais) cette inscription à la peinture blanche : « Dieu punira Lacoste et Moch ». Les anciens mineurs attendent toujours les excuses du Parti socialiste. Clôturant de longues péripéties judiciaires, la cour d’appel de Versailles a, en mars 2011, déclaré cette grève légitime, conforme à la Constitution. 17 anciens mineurs (ou ayants droit) ont obtenu 30 000 euros de dédommagement. Même si cela ne faisait pas le compte, la somme était quand même appréciable. Et, peut-être plus important encore, c’était la répression de Jules Moch qui était déclarée illégitime. Alors, où en est-on du préjudice subi par plusieurs milliers de mineurs depuis le jugement de Versailles ? Rien ne bouge. Le pouvoir croit-il être quitte après avoir rétabli dans leur grade trois ou quatre caporaux et sergents FFI remis 2e classe après leur condamnation ? Il se trompe lourdement. La fédération CGT mines-énergie, qui a en charge exclusive le dossier de plusieurs centaines de victimes ou ayants droit, sollicite en vain jusqu’à présent l’ouverture de discussions sur le sujet. MM. Hollande et Valls, quand donc allez-vous rendre justice à une corporation qui a tant donné à la France ?

Depuis 68 ans les mineurs et leurs syndicats CGT n'ont pas baissé les bras.

2016, les héritiers de la SFIO d'hier avec les parents du MEDEF d'aujourd'hui ont entretenu leur savoir faire : plus de 700 procédures de licenciements et actions judiciaires. des peines de prisons contre les manifestants dans la rue, les syndicalistes dans les boites ; souvent les mêmes. Des hommes et des femmes, des jeunes sont éborgnés mutilés à vie. Des êtres humains coupable de se défendre sont injuriés et battus par les force de leur ordre, tancés voir injuriés par les représentant du parquet et condamnés par les juges.

1948 avait vu l'apparition d'un mot d'ordre qui n'est pas né en 68 mais y a trouvé alors son rebond.

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