La procédure aura duré presque dix ans. Elle aboutit à la condamnation de Dassault Aviation pour "discrimination syndicale". Sept salariés du site biarrot de l’avionneur ont estimé leur carrière entravée par leur engagement syndical à la CGT. La cour d’appel de Paris leur a donné raison et condamné l’entreprise à leur verser un total de 1,1 million d’euros. Elle doit aussi rétablir l’avancement qui aurait dû être le leur : cinq d’entre eux passent du statut d’ouvrier à cadre, deux autres ont depuis pris leur retraite.
Pour l’avocate des salariés, Anne-Marie Mendiboure, la cour d’appel renforce par sa décision "un droit constitutionnel". "La Constitution nous dit que ''nul ne peut être lésé dans son travail ou son emploi en raison de ses origines, ses opinions ou ses croyances’'." Le conseil assure que ses clients ont connu, au sein de Dassault Biarritz, des changements de coefficients "deux ou trois fois plus long, voir plus".
La cour a examiné un panel de salariés, constitué par l’inspection du travail, pour comparer leur avancement avec le déroulement de carrière des plaignants. Dans sa décision, la haute juridiction a "constaté l’existence d’une différence de traitement avec des salariés placés dans une situation comparable". Elle ne relève, en revanche, pas d’éléments objectifs" qui justifieraient cette différence...."