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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

RIP, Vous avez dit RIP ?

Publié le 24 Mars 2023 par Canaille Lerouge in loi, referendum, Actualité FRANCE, social, retraites, Lutte de classes

C'est pour un enterrement ?

RIP, Vous avez dit RIP ?

Alors que le mouvement social croit et embellit (plusieurs millions de manifestants ce 23 mars à travers tout le pays), que les convergences professionnelles, générationnelles isolent toujours plus le pouvoir, arrive comme un cri de victoire l’engagement de la procédure du Référendum d’Initiative Partagée (RIP).

Que les partis politiques solidaires des luttes peaufinent leurs outils institutionnels est normal, ils sont dans leur rôle et peuvent être à moment donné utile.

En rappelant pour ceux qui l'ignorent que le recours au RIP ne suspend pas la promulgation de la loi,  arriver à ce moment pour proposer une trêve institutionnelle va être pain béni pour les chiens de garde et leurs maîtres, la procédure proposée rejoignant les propos de Macron sur la légitimité des élus à causer à la place du peuple en colère en parlant duquel il use du terme de meute.

D’ailleurs, la procédure éclaire le propos : ce référendum n’est pas "d’initiative populaire" puisque l’initiative ne peut provenir que des élus derrière lesquels se réfugie Macron pour nier la souveraineté populaire.

Il s'agit d'abord de l'initiative exclusive d'une minorité parlementaire déposant une proposition de loi, sans laquelle la procédure ne peut s’engager, ce qui exclut de fait les citoyens de l'initiative car ils n'ont pas de prérogative pour déposer une proposition de loi.

Dès la demande de RIP enregistrée, de plus en présentant faussement comme une obligation le retrait du projet que le RIP n'impose pas, faire une annonce de ce type alors qu'une déferlante idéologique stigmatise les luttes sociales, présentant les grévistes comme des saboteurs, voire comme dans Ouest France du 20 mars comme la 5e colonne de Poutine, cela contribue-t-il à aider au rapport de force ?

Surprise de voir le PcF user et valoriser de cette procédure alors qu’en son temps lors de l’adoption de la loi constitutionnelle l’instaurant, l’unanimité des parlementaires du PCF avait voté contre. Le PcF l'avait condamné comme illusoire et antidémocratique de par ses modalités et conditions d’organisation ?

Avec cette proposition à ce moment, ce n'est pas aider au mouvement mais plutôt donner de l'air au pouvoir durant 9 mois (durée constitutionnelle de la Procédure) qui va pouvoir dire qu’il y a statu quo et ainsi au nom de cette trêve va stigmatiser toute forme de contestation populaire.

Du point de vue du mouvement populaire, et de son déploiement, au lieu de s'affronter au patronat et au pouvoir politique, l'avenir serait-il de récolter 5 millions de signatures que le Conseil constitutionnel (unanimement acquis à la cause du MEDEF son président compris) pourra invalider sans appel pour permettre un coup de force réitéré ?

Faire reposer l'avenir des retraites sur le bon vouloir de nommés par les défenseurs du patronat ? L'accouchement ne sera pas sans douleurs et risque de mettre au monde une variante de la bête immonde. Puisque 9 mois sont annoncés, dans ce cas d'espèce, vu l'état des géniteurs mieux vaut une IVG.

Le PcF ferait mieux de renouer avec son mot d’ordre fédérateur : "primauté au mouvement populaire" plutôt que de slalomer dans ces coursives institutionnelles. Mais manifestement à bien lire les textes préparatoires à son congrès, fond et forme, ce n’est pas son choix.

En ce moment, les salariés adhérents au PcF – il en reste -- sont engagé dans la lutte. Il va falloir qu’il nous disent comment ils comptent se sortir du piège où le parlementarisme effréné de leur direction les enferme avec cette campagne démobilisatrice.

 

 

 

 

*Après le recueil des signatures, le Conseil constitutionnel vérifie si la proposition de loi a obtenu le soutien d’au moins un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales, soit 4 717 396 votes. Le Conseil constitutionnel est renouvelé par tiers tous les trois ans. Le président de la République, le président du Sénat et le président de l’Assemblée nationale nomment alors chacun un membre. Tous ses membres actuels sont des recuits des soutiens aux mesures de droite et casse sociale.  

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