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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

La citoyenneté. Demain, par défaut ?

Publié le 24 Juin 2008 par canaille le rouge in polémique

 


 

Il n'est certes pas nécessaire de rappeler ici le besoin de lutter sans répits contre toute forme de racisme dont l'antisémitisme ou l'islamophobie.

Une rixe, un passage à tabac ou une bagarre entre bandes sont en soi inadmissible, les auteurs à condamner. Les formes modernes de ratonnades, pogrom délit de faciès sont autant de circonstances aggravantes qui transforment des délits en crimes quelques soit ceux qui les commettent, quelques soit leur statut social, voir parfois même administratif.

Si je reviens sur cet évènement grave, c'est plus à propos de l'angle sous lequel a été médiatiquement traitée l'agression d'un jeune dans le 19ème arrondissement, les dérapages verbaux et éditoriaux qu'il a mis en évidence, la construction idéologique qui porte ces dérapages.

Mais avant, une précision liée au quartier concerné. Un débat existe parmi le démocrate sur les enjeux de la mixité sociale. Ce débat est vérolé: Le 19ème arrdt de Paris en est l'exemple type : au nom de cette mixité les politiques urbaines, celle de l'habitat, la privatisation du foncier et les opérations politiques clientélistes ont organisé depuis quarante ans une implantation communautaro-ethnique, façon New York avec des zones sous influence, celles de contact que la crise, ses racines ici comme dans le reste du monde, a transformé en zones de frictions voir de conflits larvés qu'un rien rendent ouverts.

La mixité sociale pourtant semblerait de mise dans ce quartier. Non : fausse image. Cette juxtaposition n'est pas le brassage culturel et social qui fait l'histoire de la ville dont ce quartier, ni celle du pays. Un immeuble mono confessionnel ou ethnique à coté d'un immeuble mono confessionnel ou ethnique (réalité de bien des coins de Paris)  fait deux micros ghetto ou Kosovo potentiels. Les écoles, les clubs hors de la laïcité et les préjugés inscrits dans les approches scolaires confessionnelles voire ethniques (ou la non mixité n'est pas la moindre) sont autant de forces accélérantes des dérives. En rester aux apparences cache les ferments de crise et lorsque l'abcès crève l'infection est déjà profonde. La ville à changé de majorité, les ruptures avec la situation du aux majorités antérieures ne sont pas engagées.

D'autant , et c'est là le cœur de mon propos, que des "âmes" bien intentionnés se relaient pour attiser les braises au nom d'un projet politique, qu'elles travaillent en permanence, pour diluer toutes formes d'expression possibles de souveraineté populaire, à monter des antagonismes communautaristes le plus souvent sur des bases religieuses : "Alimentons les antagonismes religieux, raciaux, culturels pour masquer celui, fondamental, de classe".

Qu'est-ce que ce primat du confessionnel sur la citoyenneté au pays de 1789 et de 1905 ? C'est ainsi que dans les déclarations  publiques officielles, dans la presse écrite ou audio visuelle on entend, sans que personne ne relève qu'un "jeune juif à été tabassé alors que les français qui ont assisté n'ont rien pu faire"  (FR2, 23/06). Quelque soit par ailleurs la confession éventuelle de l'agressé, celle des agresseurs, sont elles les primo éléments identitaires ? Ou bien l'acte lui-même, le fait que la bêtise des plus vieux dans l'éducation des plus jeunes conduits des jeunes à s'affronter sur un terrain balisé par la haine ?

Si on en croit ces critères, moi qui ne me revendique d'aucune religion, dans le cas d'une agression va-t-on dire "un retraité  utopiste marxisant non déiste est tabassé par des soldats de la foi, les agnostiques présents n'ont rien pu faire?" bien sur que non, outre le ridicule de la phrase qui l'est presque autant que celle développée dans la presse, idéologiquement ça ne leur sert à rien pour diviser les victimes du capital.

Pendant ce temps Fa# disserte sur les racines chrétiennes de la France. Au nom de l'idéologie distillée par le vicaire de Latran, ce squatter des palais de la République et des yachts de Bolloré, accompagné sans peur de contradiction jusqu'à l'hôtel de ville de Paris par tous ceux qui déroulent les tapis à tous les dalaï-lama lama, popes, curés, marabout, rabbins, voyantes et mollahs, vais-je devoir un jour me battre pour pouvoir refuser que soit porté une attache confessionnelle sur ma carte nationale d'identité ?

Par contre, silence des même pour rappeler que depuis Valmy tout ceux qui naissent en France (droit du sol) sont jusqu'à ce qu'ils aient les moyens d'exprimer un choix propre sont considérés comme citoyens français, cela au delà de toute autre considération. Cela me parait pourtant beaucoup plus humainement, culturellement positif et pour tout dire progressiste.

Mais là, ce gouvernement, ses ministres qui font que nous avons à rougir de l'image qu'ils donnent du pays des droits de l'homme, ceux qui ont colonisé les terres du FN portent des choix contraire qui alimentent ces tensions et pourrissent la vie collective dans le pays.

Quel parti pris autre qu'idéologique conduit à pointer publiquement voire pour certains en contravention aux lois qu'ils ont mandat ou mission de faire respecter des différences qui ne sont que du domaine privé, du choix subjectif qu'est le choix confessionnel alors que d'autre critères plus universels, républicains et les lois qui les organisent permettent de chercher des solutions pour empêcher que des faits comme ceux du 19ème ardt  ne se reproduisent ?

Pourquoi cette approche ? Le fait que dans l'espace politique une partie conséquente de ceux qui manipulent ces concepts aient défilé publiquement dans leur jeune temps en faisant allégeance à Mussolini et aux vertus du troisième Reich, qu'ils aient des passés aussi antisémites qu'arabophobes et adeptes du colonialisme (voir l'interview hier dans libération d'Alain Joyandet, secrétaire d'Etat à la Coopération sur la coopération en Afrique, une honte humaine et culturelle) nous donnent une première clé. Aragon avait raison quand il disait que "c'est avec les jeunes sots qu'on fait les vieux cons". Précisons que devenus cons ils cherchent à former les sots de la relève.

Ouvrons les yeux : ne pas voir que cela obéit à des options politiques mûrement réfléchis de la part des forces qui, pour politiquement et idéologiquement maintenir la domination de leur système, ont besoin de faire éclater les solidarités de classe relève de la cécité.

Les balkanisations géographiques, là où elles sont moins aisées à réaliser politiquement par la force, peuvent être préparées par des balkanisations culturelles. Regardons l'Italie, la Belgique, comment les forces réactionnaires jouant sur tous les communautarismes travaillent  à éclater les unités politiques que les peuples ont construit contre leur réaction et leurs féodaux d'alors.

Regardons comment ces même réactions s'opposent aux diversités dès lors qu'elles portent des valeurs culturelles et démocratiques que les Etats laminent (Espagne, Grand Bretagne, la France des cultures et langues régionales).

Regardons qui est notre réaction d'aujourd'hui, qui sont les féodaux du 21ème siècle...et pourquoi et comment le débat sur le traité de l'UE, la haine des NON issus des urnes comme les guerres impérialistes de Méditerranée d'Afrique d'Asie d'Amérique participent à cette domination des peuples. C'est l'actualité de l'impérialisme.

  Attiser les braises de la haine est LE moyen ici pour la réaction de mener son combat comme elle le mène militairement ailleurs (Afrique, Asie et Océan Pacifique pour la France). Cela produit ici les graves évènement de la rue Petit.

Réprimer les actes racistes exige de n'avoir aucune complaisance avec le cadre politique qui permet leur développement. C'est ce qui disqualifie les forces politique qui soutiennent un système et son cadre politique qui alimentent les tensions causes de ces crimes, c'est ce qui doit conduire tout démocrate à mener le combat sur ces deux fronts.

Sur le terrain des forces politiques institutionnelles ou cherchant soit à le rester soit à le devenir bien peu pour ne pas dire quasiment aucune y compris dès la "gauche" du PS au passé (y compris récent) colonialiste  jusqu'au bout de l'éventail ne mène de front publiquement ce combat.

 

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