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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Iran, solidaire et lucide : une situation complèxe

Publié le 18 Juin 2009 par canaille le rouge in Solidarité internationale et expériences


Merci à l'ami Burki : une vignette et presque tout est dit 
 

Il y a objectivement un problème quasi insoluble dans le cadre actuel et une série de contradictions imbriquées dans ce cadre:

Le problème d'abord : le peuple iranien est soumis à une dictature. Celle-cise maintient non pas malgré mais avec l'opposition des puissances de l'OTAN, les gesticulations de ludions hystériques à Tel-Aviv qui veulent en découdre et le soutien de la Russie, nounours embusqué, pour rafler le miel pétrolifère. L'UE donneuse de leçons admoneste en Asie pour mieux taire ses pratiques en Afrique ou dans les...Balkans.

Cela pourra durer tant que le renversement de cette dictature par le peuple ne lui permettra pas de s'émanciper des mollahs et...des compagnies pétrolières en embuscades.

Sinon, les neutralités bienveillantes, soutiens et autres, rejoindraient vite alors le camp des matamores pour mater les infidèles au Capital.

Le pseudo pragmatisme d'Obama est fortement marqué par ce positionnement, deux fers au même feu pour tenir le peuple hors jeux mais s'en servir en tant que besoin.

Série de contradictions : le principe du régime : des élections qui ne peuvent remettre le régime en cause puisque la légitimité réside en Dieu et non pas dans la souveraineté du peuple. (Cela ne vous rappelle rien sur le préambule, rejeté ici par le peuple, sur la base chrétienne de l'UE, rien sur le discour de fa# et les racines chrétiene de la France ?).

Nous dérapons sur la définition de la théocratie iranienne où l'aspect république n'existe juste qu'en opposition de la monarchie honnie des Palhévi.
Comme la république athénienne qui avait, comme celle des USA ...et de la France, leurs esclaves.

Un peu comme ici Thiers contre Napo le petit, ou plus dans l'air de notre temps : "Plutôt les nostalgiques d'Hitler que les acquis du Front Populaire", droit des étrangers et acquis sociaux en premières lignes.

Un pouvoir honni du peuple et sous le coup d'une légitime méfiance au plan international peut être renversé par un mouvement populaire. C'est un homme qui fut durant pas mal d'années le bras horizontal de la potence qui soutenait les pendus de Khomeiny. Il a autant d'assassinats de démocrates que son adversaire à son passif. Pour condamner l'un, on encense  l'autre ?

Sans moi : Au nom d'une union pour chasser ce qui est en place, c'est comme cela que dans les pays baltes les néonazis font figure de libérateurs. 
C'est comme cela que les potences de Khomeiny ont remplacé les torturés et assassinés du Shah.

C'est comme si vous demandiez dans les années 40-44 aux Résistants de soutenir Darlan contre Laval ou réciproquement.

Et toujours en première ligne, partout où la paix est menacée et les peuples contraints, les fondés de pouvoir et représentant enchasublés, enturbannés ou enkipaïsé du "livre" et leur diseur unique de son sens, qui rêvent d'être uniques et dont les bras séculiers tuent, torturent et emprisonnent, annexent ou excluent au grès des rapports de force leur laissant du champ libre.

Donc tout positionnement autour des personnages en présence est contraire à toute éthique et de toute analyse lucide de la situation.
Faut-il soutenir le battu officiel au nom du combat contre le tricheur officieux vainqueur officiel ?

Comme cela on ne peut en sortir.

Une fois encore, revenir sur le mouvement populaire :
Le peuple est-il massivement mobilisé contre la dictature ?
500 000 manifestants c'est une force mais est-elle portée par une dynamique suffisante et claire ? Aux iraniens (et là je pense très fort aux iraniennes) de répondre.

C'est au peuple iranien de dire et de choisir en nous rappelant ici que, pour rester modeste dans nos façons de donner de leçons, nous connaissons une démocratie parlementaire de moins en moins républicaine où 2 millions de personnes dans les rues ont été jugés insuffisantes pour faire bouger que des textes de lois.

500 000 manifestants c'est impressionnant. Rapporter aux 8 500 000 habitant à Téhéran, quelle capacité à peser ? (c'est la formule mathématique que tout azimut, mais même ici, à bâbord, on nous expliquait au soir des grandes manifs de cet hiver pour dire qu'il faut, toujours attendre).

Et là encore la question de fond pour manifester, sans risque d'annexion, notre solidarité : de quel droit les suppôts de toutes les dictatures du monde viendraient-ils imposer au peuple iranien une roue de secours à un char dont ils n'ont ni le besoin ni l'envi de les conserver ?

Pris (presque) au hasard des possibles de l'ignominie, Kouchner, avec Total et la Birmanie ou les suppôts de l'esclavagiste Dalaï Lama (toutes étiquettes rassemblées) face au régime anticommuniste de Beijing (je maintiens mes affirmations de l'an dernier sur mon blog concernant la nature dictatoriale de l'ex pouvoir thibétain) ont-il une crédibilité à parler ? 
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