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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Nouveau centre, nous voila !!

Publié le 29 Avril 2010 par canaille le rouge in Mémoire et Histoire

A partir d'une spoliation musicale réalisé par Charles Courtioux portant une « étrange similitude » que relève la SACEM  avec une composition de Casimir Oberfeld mort en déportation à Auschwitz en 1945,  Sacem qui décèle et note au moment de la déclaration de la partition dans ses registres  une « parenté évidente », une chanson qui conduiront quelques figures de la radio et de la discographie à de discrets et prudents effacements dès aout 1944. Voici le thème d'une nouvelle version 2010 à écrire, intitulée:

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"Nouveau Centre nous voila" :

 

 

Connaissez-vous Parthenay ?

"Parthenay, riante bourgade des deux sèvres a une riche histoire qui remonte à des siècles et une histoire contemporaine qui ne l'est pas moins" (version-pas fausse- façon office du tourisme).

Situons sur la carte :

75 km de Fontevraud et sa centrale pénitentiaire conçue pour recevoir 700 prisonniers, la centrale en a reçu jusqu'à 1 600 en 1942 (dont 350 femmes et 100 enfants) et 1 200 en 1943. Fontevraud fut considérée comme la centrale pénitentiaire la plus dure de France, avec celle de Clairvaux, comparable au bagne. 

50km de Vouillé ou des patriotes résistant syndicalistes ou (et) communistes,  des juifs victimes de critères raciaux, résistant ou "simplement" raflés parce que juifs sont internés et certains livrés à l'occupant pour être fusillés ou déportés.

175 km de Nantes et ses fusillés, 165km de Châteaubriand son camp et sa carrière des fusillades de 1941, la blisière qui permet d'assassiner discrètement. Pendant que les nazis tiraient qui gardaient les camps ?

160km de Moisdon la Rivière qui vit des milliers de Tzigane gardé par les gendarmes au titre des lois raciales.

Tous ces lieux alimentés en détenus, gardés et quand il le faut livré par les gendarmes dont les officiers ne rendront pas de compte à la libération.

En 1940, son maire (droite), député,  vote les pleins pouvoirs à Pétain, se reprendra et peut légitimement présenter un passé résistant. Il refuse de siéger dans les structures pétainistes. Après la Libération, il fera une carrière d'homme de la droite libérale. Difficile à distance de trouver les traces de qui assurera la délégation municipale durant l'occupation. 

Une ville qui durant la guerre est au centre d'une activité résistante que le préfet nommé par vichy réprimait du mieux possible à l'aide des gendarmes sous ses ordres et des variantes gestapistes de toutes formes de supplétifs.

Ici les gendarmes participaient à la traque parfois avec des retenues individuelles louables qui n'effaceront pas des zèles collectifs coupables. Dans les villes citées plus haut ils gardaient les camps d'internés administratifs, politiques, "raciaux" qui fournissaient les pelotons d'exécutions, remplissaient les trains pour Drancy ou Compiègne.

Des témoignages d'une population qui n'est pas gagnée, elle, par le serment au maréchal d'alors, celui qui deviendra le frappé d'indignité nationale de 1945. Terrain de parachutage, des maquis qui accueillent les réfractaires au STO, sabotages (les cheminots des deux sèvres en savent quelque chose).Parmi ces résistant, de nombreux exemples :

« Dès le début de 1941, Maurice Croisé entre dans la "Résistance". [...]

        En 1942, [...] il facilite la création d'un premier maquis de réfractaires dans la forêt de Secondigny toute proche, fournissant à celui-ci, outre le matériel, tout le ravitaillement nécessaire.

        En 1943, de nombreux réfractaires du STO se présentent chez Maurice Croisé. Ils sont hébergés puis dirigés sur des refuges sûrs. Certains sont mêmes conservés par lui comme employés agricoles. Environ 1500 hommes défilent ainsi dans la ferme Croisé et échappent au STO. »

Extrait du témoignage du Lieutenant-Colonel Robin,

Ex-Chef départemental des Francs-Tireurs et Partisans Français des Deux-Sèvres

Dijon - 6 avril 1946

 

2010, à quelques semaines du 70ème anniversaire de l'appel de De Gaulle, le maire de la ville, Xavier Argenton, un des potes de Bussereau, il est aussi conseiller régional, aime la paix sociale, l'ordre, ...et les gendarmes qui ont mandat de les garder, maintenir à tout prix.

Pour notre édile, interdiction de dire que les pourchassés, réprimés, internés, d'hier l'ont été entre autre par la gendarmerie qui n'était plus nationales mais celle de l'État français puis ont été gardés par ses gendarmes dans sa ville comme dans tous le pays, avant éventuellement d'être livrés par les mêmes pour être déporté, fusillés ou guillotinés.

Il faut le dire et le rappeler :toute la gendarmerie n'a pas été sur cette ligne là, les plaques des maquis et des monuments aux morts en témoignent. Reconnaissons que cette capacité à dire non n'a cependant pas été le critère premier de la hiérarchie de l'arme et que cela se confirmait au fur et à mesure qu'on explore les étages de celle-ci.

C'est pour cela que notre chantre du nouveau centre qui n'est que la vieille droite censure la parole d'Ida Grinspan  survivante des camps d'extermination. Elle les a connus parce que des hommes avaient accepté d'obéir à des ordres contraires aux valeurs humaines et l'avait arrêtée.Elle les subit parce qu'au départ des hommes se comportèrent en lâche pendant que d'autres qui refusaient subissaient le pire.C'est cette histoire que notre Argenton d'élu décide de faire taire. 

Cette censure aussi imbécile que dérisoire porte un nom: c'est du négationnisme et cette réécriture de l'histoire imposée est une forme de révisionnisme.

La République dispose de lois pour les combattre. Le secrétaire d'État aux anciens combattants a cette tâche dans ses missions, ne doutons pas que s'il ne s'y activait pas les associations d'ancien résistants et des victimes de la déportation seront le lui rappeler. En attendant preuve que si l'incivisme existe il n'a pas d'avenir si les populations s'en charge : l'enseignante et ses élèves qui accueillent cette dame ne participeront pas à ces cérémonies commémoratives du 8 mai 1945 pour la première fois depuis cinq ans. Le lycée et les deux autres collèges de la commune non plus.

Je crois que si j'étais parent d'élèves à Parthenay, en l'honneur de madame Grispan et de tous ses camarades d'internement et de déportation, de répression, je proposerai aux enfants des écoles d'apprendre nuit et brouillard de Ferrat . Je suis même certains que dans les rangs la gendarmerie certains, dans la période, ne seraient pas mécontents de mettre leurs talents musicaux pour faire l'accompagnement.

PS: l'ADIRP des Deux Sèvres qui apporte son soutient madame Ida Grinspan demande des explications au maire de Parthenay qui semble bien empêtré pour sortir une excuse convaincante.

Pour la canaille, un homme de droite qui s'enferre publiquement à chaque fois qu'il l'ouvre, c'est comme un verre de Vosne Romanée devant un coucher de soleil: un moment de rare plénitude qu'on rêve de renouveler avec des copains

http://www.idealwine.net/blog/wp-content/uploads/2009/11/verres-de-vin-rouge.jpeg

 

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